Le Forum de coopération commerciale et économique entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne, connu sous le nom de Forum AGOA, demeure un sujet de spéculation alors qu’aucune décision définitive sur son lieu d’organisation pour 2025 n’a encore été prise par les autorités américaines. Cette incertitude jette une ombre sur l’annonce faite par le ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, en août 2024, affirmant que la République Démocratique du Congo (RDC) aurait été choisie pour accueillir cet important événement.

Malgré l’enthousiasme démontré par Kinshasa, la réalité s’avère plus nuancée. Selon des sources américaines contactées récemment, aucune confirmation officielle n’a été donnée, et il serait improbable que la RDC devienne le pays hôte du Forum AGOA pour cette édition. Ce flou alimente les doutes autour de la communication des autorités congolaises, qui avaient pourtant initié plusieurs démarches en préparation de l’événement. Parmi celles-ci, le gouvernement congolais avait adopté un décret en septembre 2024 créant le Comité national AGOA afin de concentrer les efforts logistiques nécessaires. La démarche s’inscrivait dans une stratégie plus large visant à renforcer le rôle de la RDC dans le commerce international.

Cependant, les changements politiques aux États-Unis viennent compliquer la donne. La transition présidentielle américaine et les reports concernant le renouvellement de la loi AGOA par le Sénat, laissée en suspens fin 2024, posent des incertitudes majeures. La loi actuelle expire en septembre 2025, mais avec les nouvelles priorités des Républicains, son futur immédiat reste flou. Ce retard pourrait également compromettre les préparatifs pour la tenue du Forum AGOA, initialement établi sous l’hypothèse optimiste d’un renouvellement anticipé.

Malgré tout, Kinshasa reste proactive. Le gouvernement congolais aurait déjà alloué les fonds nécessaires à l’organisation et identifié le Centre Financier de la capitale comme site potentiel pour le forum. Cette sélection a été faite après une visite de deux représentants du département d’État américain en octobre 2024. Si une décision favorable est finalement prise, cela pourrait marquer un tournant décisif pour les ambitions économiques de la RDC, qui cherche à se positionner en acteur incontournable dans les échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne.

Cette situation illustre les multiples défis pour les nations africaines qui aspirent à un rôle de leadership économique mondial. Avec une ambition intacte mais des obstacles de taille, la RDC continue de démontrer sa détermination dans un contexte de relations commerciales en constante évolution. Reste à voir si cette ténacité portera ses fruits face à des incertitudes géopolitiques majeures.

Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd