Une tragédie silencieuse se déroule actuellement dans le territoire de Fizi, au Sud-Kivu, où environ 84 000 personnes déplacées dorment à la belle étoile, privées de nourriture, d’abris et de soins médicaux. Ces déplacés, parmi lesquels femmes, enfants, vieillards et personnes en situation de handicap, sont les victimes indirectes des affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et une coalition rebelle composée des groupes Makanika, Android, et Gumino.
Le déplacement massif de ces populations remonte à décembre 2024, lorsque les combats dans les hauts plateaux ont contraint plusieurs villages à l’exode. Selon Samy Badibanga Kalonji, l’administrateur du territoire de Fizi, les résultats d’une enquête menée par ses services techniques révèlent une réalité accablante : « Dans le secteur de Tanganyika, nous avons 19 613 déplacés ; dans le secteur de Mutambala, 19 540 déplacés ; dans celui de Nganja, 31 574 déplacés, et dans le secteur de Lulenge, 11 360 déplacés. Au total, plus de 84 000 personnes ont été affectées. »
Ces chiffres ne sont pas qu’une série de statistiques ; ils racontent l’histoire d’une crise humanitaire imminente. Les déplacés ne disposent d’aucune infrastructure d’accueil et se retrouvent livrés à eux-mêmes dans des conditions de précarité extrême. L’administrateur alerte sur une possible catastrophe humanitaire si aucune assistance ne leur est apportée rapidement.
Face à cette urgence, Samy Badibanga Kalonji appelle solennellement le gouvernement et les organisations humanitaires nationales et internationales à intervenir. « Le cri de ces milliers de femmes, enfants et vieillards qui dorment sous les étoiles glaciales du Sud-Kivu ne peut rester ignoré », déclare-t-il. Pour ces populations vulnérables, chaque jour sans aide renforce leur souffrance et réduit leurs chances de survie.
Cette crise reflète une fois encore les défis de sécurité et d’humanitaire auxquels la RDC est confrontée. Elle interpelle aussi sur la nécessité d’une réponse coordonnée et urgente pour apporter une aide immédiate et durable. Alors que le monde semble détourner son regard, ce drame humain pose une question fondamentale : jusqu’à quand ces populations marginalisées doivent-elles souffrir dans l’indifférence générale ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net