La province du Tanganyika, en République démocratique du Congo, vit une actualité économique marquante avec la baisse annoncée des prix du ciment gris produit par Great Lakes Cement (GLC), une société de production chinoise. Vendredi 3 janvier, le gouverneur provincial a dévoilé les résultats de trois mois de négociations intensives entre le gouvernement provincial et GLC, visant à rendre ce matériau de construction plus accessible pour les habitants de la région.

Ainsi, un sac de ciment de 50 kg avec une concentration de 42,5 coûte désormais 29 900 francs congolais (10 USD), contre 34 000 FC auparavant. De même, celui de 32,5 passe de 29 000 à 26 000 FC (9 USD). Cependant, cette baisse ne satisfait pas tout le monde. Certains, comme Jules Mulya, président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) dans le Tanganyika, dénoncent un déséquilibre persistant : « Ce n’est pas normal que ce ciment ici coûte encore plus cher qu’à Goma, Uvira ou même Kigoma en Tanzanie. À Goma, le même produit coûte 21 000 francs alors qu’ici, il est vendu à 26 000 francs. C’est trop cher ! »

Cette situation suscite une vague de mécontentement parmi les opérateurs économiques locaux, qui estiment que le prix élevé du ciment freine à la fois les investissements et le développement économique de la région. Ces derniers envisagent d’exprimer formellement leur insatisfaction auprès du gouverneur.

Le contexte de ces négociations met en lumière deux problématiques majeures en RDC : la régulation des prix des produits locaux et l’exportation à moindre coût de ressources du pays. En effet, plusieurs consommateurs avaient signalé qu’il était paradoxal de constater que le ciment GLC coûtait moins cher dans d’autres provinces ou même à l’étranger. Un problème qui soulève des interrogations sur la politique économique adoptée et la perception des besoins locaux par les entreprises implantées dans la région.

Malgré cette réduction des prix, le chemin semble encore long pour une vraie équité économique dans cette province. La baisse actuelle est-elle vraiment suffisante pour améliorer les conditions de vie des habitants de Tanganyika ou reste-t-elle un simple pansement sur une plaie bien plus profonde ?

Cette affaire, qui reflète les aspirations populaires pour une économie plus juste et équilibrée, marque également un coup de projecteur sur le rôle des autorités locales qui doivent, non seulement arbitrer entre les intérêts des entreprises et des consommateurs, mais aussi répondre aux critiques pour renforcer leur légitimité. Affaire à suivre.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net