Le coup de frein sur le prix du ciment gris dans la province du Tanganyika marque un tournant significatif dans les relations entre autorités provinciales et opérateurs économiques. La société chinoise Great Lakes Cement (GLC) a annoncé une réduction de ses tarifs, fruit de trois mois de négociations intenses orchestrées par le gouvernement local. Ainsi, un sac de 50 kg avec une concentration de 42,5, qui s’échangeait auparavant à 34 000 francs congolais (12 USD), est désormais vendu à 29 900 francs (10 USD), tandis que le sac de 32,5 passe de 29 000 francs à 26 000 francs (9 USD).
Pour les consommateurs, habitués à un coût jugé exorbitant, cette annonce semble être un soulagement, mais pas sans frustration. En effet, la Fédération des entreprises du Congo (FEC) n’a pas hésité à pointer du doigt une inégalité de prix criante. « Ce n’est pas normal que ce ciment ici coute plus cher qu’à Goma, Uvira et Kigoma (en Tanzanie). C’est trop cher ! Le ciment qui coute ici 26 000 francs, à Goma il coute 21 000 francs », déclare Jules Mulya, président de la FEC Tanganyika.
Cette situation révèle une profonde disparité dans la tarification, difficilement justifiable alors que le produit est fabriqué localement dans la cité de Kabimba. Les consommateurs et professionnels du secteur avaient maintes fois dénoncé cet état de fait, relevant même que le ciment GLC s’avère paradoxalement moins coûteux dans d’autres provinces ou lors de son exportation vers des pays voisins.
La baisse actuelle découle des efforts de conciliation menés par le gouverneur de la province, qui, face à l’agacement croissant de la société civile et des commerçants, a négocié pied à pied avec GLC. Toutefois, pour certains opérateurs économiques, cela reste insuffisant. La FEC prévoit de faire entendre sa voix à travers une nouvelle série d’actions pour mettre davantage de pression sur les autorités provinciales et la société GLC.
Ce feuilleton économique met en lumière un problème récurrent : celui de l’équité dans les coûts des produits locaux au sein même de la RDC. Si des avancées sont à noter avec cette réduction des prix, la question demeure : pourquoi une province productrice doit-elle payer plus cher un produit qu’ailleurs ? Les médias congolais et la population restent en alerte pour suivre l’évolution de cette situation, porteuse d’implications pour l’avenir des relations économico-sociales dans la région.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net