Une démission inattendue et révélatrice ébranle l’église Baruti Tabernacle de Righini. Le Révérend Paul Ndemb Mafutala, pasteur associé au regretté Évêque Baruti Kasongo Léonard, a officiellement annoncé sa démission de son poste, dans une décision qui, selon ses mots, est née de divergences profondes sur la gestion spirituelle et les pratiques de l’église.
Dans une lettre transmise à son confrère, le pasteur Carlos Baruti, le Révérend Ndemb Mafutala a partagé ses réflexions et raisons relatives à son départ. Depuis 2017, il occupait le rôle de pasteur adjoint, épaulant le visionnaire disparu, Baruti Kasongo. Cependant, les récents développements au sein de l’église semblent avoir chamboulé son attachement à cette institution. « L’actuelle gestion spirituelle de l’église ne me convient plus », a-t-il affirmé, critiquant un virage apparent vers des pratiques qu’il qualifie de « dénominationnelles », en désaccord flagrant avec les enseignements de William Branham qu’il estime fondamentaux.
Les propos du Révérend Ndemb mettent également en lumière des accusations graves. Il dénonce une culture d’intrigues politiques au sein de l’église, marquée par des manœuvres stratégiques et des conflits d’intérêts. Réunions nocturnes, stratégies pour discréditer autrui, guerres internes pour le pouvoir : tels sont les maux décriés comme gangrenant la communauté. À cela, s’ajoute un réel sentiment de méfiance, qui, selon Ndemb Mafutala, fragilise davantage les relations entre membres. Ces tensions auraient même conduit à lui refuser une place dans les discussions stratégiques au sein de l’église.
Après des « prières intenses », le Révérend explique avoir ressenti une direction divine l’appelant à abandonner la structure pour poursuivre en solo son ministère d’apostolat. Sa décision, bien que douloureuse, semble irrémédiable, alimentée par ses désaccords profonds avec la vision actuelle de l’institution. « Votre façon de voir les choses et la mienne sont différentes », a-t-il exprimé, résumant ainsi un fossé idéologique qui semble désormais infranchissable.
La démission du Révérend Ndemb Mafutala ouvre une fenêtre sur des tensions internes qui risquent de diviser davantage cette communauté religieuse phare de la République Démocratique du Congo. Ces enjeux reflètent à la fois une dynamique locale spécifique et des questions globales sur l’évolution des institutions religieuses dans un contexte de modernité et de pouvoir. Quels impacts cette décision aura-t-elle sur l’avenir de l’église Baruti Tabernacle ? Les fidèles trouveront-ils un nouveau chemin vers l’unité ? Ces interrogations restent en suspens, mais elles soulignent la complexité des défis spirituels et organisationnels auxquels sont confrontées les églises contemporaines.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net