Une véritable alerte sanitaire a été lancée par Samuel Mukandi, directeur général de Tabacco Harm Réduction Congo, qui a exhorté les jeunes Congolais et Africains à prendre conscience des dangers liés à la consommation excessive de tabac. Cette mise en garde intervient au lendemain de la 4e réunion annuelle sur la réduction des risques liés au tabac, tenue à Nairobi, au Kenya, sous le thème : « Permettre l’innovation dans la réduction des risques grâce à une réglementation fondée sur la science ».
Cette conférence majeure a vu la participation d’experts venus de plusieurs pays africains, notamment l’Éthiopie, le Sénégal, le Ghana, le Nigeria, le Zimbabwe, le Malawi, l’Ouganda, la Tanzanie et naturellement la RDC. Les spécialistes y ont exploré des méthodes novatrices pour réduire les méfaits causés par le tabac, un enjeu de santé publique qui ne cesse de prendre du poids sur le continent.
Dans son intervention, Samuel Mukandi a souligné l’urgence d’agir face aux ravages causés par la cigarette, précisant que la nocivité de ses composants justifie amplement une action coordonnée et immédiate. Cette préoccupation a été partagée par le Dr Vivian Manyeki, défenseur kenyan de la réduction des risques, qui a insisté sur une approche adaptée, permettant aux individus de faire des choix éclairés et plus sains grâce à des outils adéquats.
Le professeur suédois Karl Fagerström, expert mondialement reconnu pour sa lutte contre le tabagisme, a présenté des solutions inspirées du modèle suédois. La Suède est parvenue à devenir le premier pays au monde à réduire son taux de tabagisme en dessous de 5 %, et cela grâce à des innovations axées sur la science. Karl Fagerström a mis l’accent sur les dangers de la combustion du tabac, principale source de morbidité et mortalité, tout en précisant que la nicotine pure, bien qu’addictive, est bien moins dangereuse par rapport au tabac brûlé.
De son côté, Mercy Korir, médecin et journaliste kenyane, a plaidé pour des pratiques journalistiques responsables et éducatives. Selon elle, les médias doivent jouer un rôle de facilitateur pour organiser des débats informatifs sur le tabac et ses alternatives, et non prendre parti ou stigmatiser.
Enfin, Samuel Hanu, expert ghanéen, a insisté sur la nécessité d’une réglementation fondée sur la science. Il a dénoncé les approches punitives des politiques anti-drogue qui, au lieu d’aider les consommateurs, contribuent à leur marginalisation. Avec 108 pays ayant intégré la réduction des risques dans leurs politiques nationales, il a estimé que le combat pour une véritable prise de conscience mondiale reste encore loin d’être gagné.
Cette réunion dans un contexte africain met en lumière un combat global pour la santé publique, où innovation et réglementation travaillent main dans la main pour réduire les ravages du tabac. Une question persistante demeure : comment s’inspirer de ces initiatives internationales pour un impact concret et durable en République démocratique du Congo ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net