Le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) en République Démocratique du Congo connaît un tournant marquant. Fixé initialement à 7075 francs congolais depuis 2018, il a désormais été réajusté à 14500 FC suite à une décision du gouvernement annoncée par le ministre du travail et de l’emploi, Ephraim Akwakwa, le 2 janvier 2025 sur les ondes de la Radiotélévision Nationale Congolaise (RTNC). Cette augmentation, présentée comme une « offrande » du président Félix Tshisekedi à la population congolaise, est perçue comme une réponse aux défis socio-économiques auxquels est confrontée la nation.
Ce réajustement découle d’un dialogue tripartite mené en octobre dernier entre le ministère du travail, les organisations professionnelles des employeurs et les représentants des travailleurs. Au cœur des discussions figuraient des options variées telles que l’indexation du SMIG aux taux de change actuels, une augmentation linéaire de 3 %, ainsi qu’une révision basée sur le panier de la ménagère et l’indice de consommation. Toutes ces initiatives avaient pour objectif commun d’offrir une réponse concrète à l’érosion du pouvoir d’achat des travailleurs. Cette concertation a obtenu l’unanimité sur la nécessité et l’urgence d’agir, reflétant une coordination exemplaire entre les acteurs sociaux en vue de maintenir la paix sociale.
Le ministre Akwakwa avait, en novembre 2024, fait rapport de ces discussions lors d’une réunion du Conseil des ministres. Ces propositions, fruit d’une approche concertée, témoignent de la volonté d’adapter le SMIG à une économie en constante mutation. En effet, le dernier ajustement, signé en 2018 par l’ancien Premier Ministre Bruno Tshibala Nzenze, avait fixé le taux journalier à 5 USD équivalents à 7075 FC. Depuis, les réalités économiques, notamment l’inflation, ont rendu cet ancien taux obsolète, justifiant la révision actuelle.
Cette décision marque un moment clé pour les travailleurs congolais, souvent confrontés à des conditions économiques difficiles. Par ce geste, le gouvernement espère redonner espoir à la classe laborieuse et relancer le moteur économique du pays. Cela suffira-t-il à régler les problèmes structurels qui pèsent sur l’économie congolaise? Si cette décision semble être un pas positif, elle met également en lumière les défis plus larges auxquels la République Démocratique du Congo est confrontée : le maintien d’une stabilité économique durable et la protection du pouvoir d’achat face à une réalité économique fluctuante.
Alors que les effets de ce réajustement commenceront à se faire sentir dans les prochains mois, les analystes et les citoyens congolais attendent de juger si cette mesure aura un véritable impact sur leur quotidien. Une chose est certaine, cette hausse du SMIG représente non seulement une avancée pour les travailleurs, mais aussi un test déterminant de la capacité du gouvernement à maintenir sa promesse de répondre aux attentes de la population.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd