La prison centrale de Kenge, située dans la province du Kwango, dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), fait face à une situation alarmante. En seulement une semaine, entre le 26 décembre 2024 et le 2 janvier 2025, quatre détenus y ont tragiquement perdu la vie. Selon les autorités locales, la tuberculose serait à l’origine de ces décès.
Timothée Nzundu, ministre provincial de la Justice, a confirmé la gravité de la situation et assuré que des mesures d’urgence sont en cours. « Le gouverneur de province, Willy Bitwisila, nous a instruits d’envoyer une équipe pour établir un diagnostic afin de comprendre ce qui est à l’origine de la mort de ces prisonniers. La tuberculose étant une maladie contagieuse, nous avons précipité l’envoi d’une équipe médicale pour effectuer des diagnostics et nous fournir des résultats », a-t-il déclaré. Une enquête approfondie est en cours pour déterminer les circonstances ayant conduit à cette hécatombe.
La surpopulation carcérale est au cœur des préoccupations. Initialement conçue à l’époque coloniale pour accueillir 35 détenus, la prison centrale de Kenge abrite aujourd’hui 227 prisonniers, dont 80 condamnés. Une densité dangereuse qui exacerbe les risques sanitaires. Les conditions de détention, souvent dénoncées par les défenseurs des droits humains, restent précaires et nécessitent des réformes immédiates.
Cette crise n’est pas un cas isolé en RDC, où les établissements pénitentiaires souffrent depuis des décennies de négligence et d’un manque de moyens. Les défenseurs des droits humains appellent les autorités à améliorer les infrastructures carcérales et à veiller à la santé des détenus. Cette situation met en lumière un problème plus large de gestion et de financement du système judiciaire et carcéral dans le pays.
Cette tragédie soulève une question essentielle : que vaut le respect des droits humains lorsque les conditions de détention mettent directement en danger la vie des prisonniers ? Alors que la RDC cherche à consolider ses institutions et à renforcer l’État de droit, cette situation est un rappel brutal que des vies humaines sont en jeu. À l’heure où la communauté internationale accorde une attention croissante aux droits humains, il est urgent que la RDC prenne des mesures concrètes pour garantir des conditions de vie dignes au sein de ses prisons.
Article Ecrit par Amissi G
Source: mediacongo.net