Les pages des quotidiens congolais rapportent des événements marquants ce vendredi 3 janvier 2025 : d’un côté, Joseph-Moïse Kambulu, gouverneur du Kasaï-Central, rappelé à Kinshasa pour consultation, et de l’autre, le meurtre tragique de deux citoyens chinois à Mwene-Ditu, causé par un policier congolais.
Joseph-Moïse Kambulu fait la une des médias après une convocation à Kinshasa par le gouvernement central. Ce rappel intervient suite aux remarques critiques exprimées lors d’une conférence de presse tenue récemment. Le gouverneur y dénonçait le manque d’infrastructures et l’état désastreux des travaux sur la route Kananga-Kalamba-Mbuji. Selon Kambulu, le manque d’investissements a laissé le Kasaï-Central dans une situation de précarité.
Alors que certains voient cette invitation comme le signe de tensions entre le gouvernement central et l’exécutif provincial, d’autres, comme le député Eliezer Ntambwe, considèrent que le gouverneur ne fait que porter la voix de ses administrés. La polémique est alimentée par le fait que Kambulu conteste la position du ministre des Infrastructures Alexis Gisaro, provoquant un malaise alors que le président Tshisekedi avait auparavant formulé des messages optimistes sur les projets en cours dans cette zone.
Parallèlement, un autre drame secoue la province de Lomami : le meurtre de deux travailleurs chinois par un policier congolais à Mwene-Ditu. Victimes d’une altercation absurde autour d’un différend sur une portion de viande de bœuf durant les festivités du nouvel an, ces citoyens chinois œuvraient pour un projet routier stratégique dans la région. Cette tragédie démontre une fois de plus les faiblesses dans la gestion des forces de l’ordre en RDC.
Gracia Yamba Kazadi, vice-ministre des Affaires étrangères, a réagi promptement en convoquant une réunion d’urgence. Même son de cloche du ministère de l’Intérieur, qui a assuré la communauté chinoise que toutes les mesures seront prises pour retrouver le fugitif. Mais cet événement soulève des questions cruciales sur la sécurité des expatriés travaillant sur des projets stratégiques et le rôle de l’État pour prévenir de telles tragédies.
L’enchaînement de ces deux événements met la lumière sur les dysfonctionnements dans la gestion administrative et sécuritaire en République démocratique du Congo. Alors que le pays cherche à attirer des investissements étrangers et améliorer ses infrastructures, ces polémiques et violences internes dessinent une réalité contrastée. La question demeure : comment la RDC pourra-t-elle relever les défis de gouvernance et de sécurité interne cruciales pour son développement ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net