La province de la Tshopo, au cœur de l’exploitation minière en République Démocratique du Congo, se retrouve aujourd’hui plongée dans une situation complexe et préoccupante. Le ministre provincial des Mines, Thomas César Mesemo wa Mesemo, a dénoncé mercredi l’irrégularité flagrante impliquant 142 entreprises minières actives dans la région. Ces sociétés, bien qu’armées de simples permis de recherche, opèrent ouvertement dans l’exploitation minière, bafouant les règles établies par le code minier en vigueur.
Dans un entretien accordé à Radio Okapi, le ministre a révélé que la majorité de ces entités, notamment dirigées par des expatriés chinois en partenariat avec des coopératives locales, négligent de se conformer aux exigences administratives. « Elles sont invisibles dans les instances provinciales, se contentant d’exister sur la cartographie, sans respect des démarches préétablies telles que l’obtention du récépissé provincial obligatoire, » déplore-t-il. Ce récépissé est essentiel puisqu’il garantit l’accord des autorités locales et coutumières pour toute installation ou activité dans les zones d’exploitation.
En outre, la présence injustifiée de militaires dans ces régions minières vient aggraver la situation, souligne le ministre. Cette militarisation des zones de richesses naturelles contrevient à la législation en vigueur, un fait que le président de l’assemblée provinciale avait, lui aussi, dénoncé fin décembre dernier. Face à l’ampleur des irrégularités, l’organe législatif a pris les devants en suspendant les activités minières sur l’ensemble du territoire provincial, une décision qui reflète la volonté de ramener l’ordre dans ce secteur vital.
Pour répondre à cette crise, le ministre annonce un contrôle rigoureux prévu pour la deuxième quinzaine de janvier. Cette initiative vise à passer au crible les activités de ces entreprises et à imposer une régulation stricte afin de protéger les ressources naturelles et l’économie locale.
La situation dans la Tshopo illustre les défis auxquels fait face le secteur minier en RDC, entre exploitation sauvage et insuffisance réglementaire. La question reste donc posée : comment conjuguer développement économique et respect des lois dans un pays où le sous-sol regorge de richesses convoitées ? Une chose est certaine, les événements dans la Tshopo représentent le miroir de problématiques plus larges affectant le paysage économique et environnemental de la République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net