Une affaire troublante secoue actuellement la République démocratique du Congo (RDC) : l’exploitation illicite de l’or dans la province du Sud-Kivu, où des ressortissants chinois auraient opéré sans permis pendant quatre longues années. La coalition « Le Congo n’est pas à vendre » (CNPAV) a tiré la sonnette d’alarme et demande qu’une enquête parlementaire soit menée pour établir les responsabilités et prendre des mesures drastiques contre les coupables.
Le 20 décembre 2024, dix-sept ressortissants chinois accompagnés de six Congolais, incluant chauffeurs et interprètes, ont été interceptés dans le village de Karhembo, dans le territoire de Walungu. Ces individus sont accusés d’avoir exploité de l’or sans aucun permis d’exploitation minière, un fait confirmé par les autorités provinciales. Présentés à la presse par le ministre provincial des Finances du Sud-Kivu, ces suspects auraient ensuite été exfiltrés vers le Rwanda et rapatriés en Chine, échappant ainsi à toute procédure judiciaire en RDC.
Dans un communiqué incendiaire, le CNPAV ne mâche pas ses mots. « Si rien n’est fait, ou si les enquêtes sont menées avec complaisance, nous considérerons que la complicité se situe au sommet de l’État », avertit la coalition. L’ONG exhorte les députés nationaux à se saisir de l’affaire et craint que sans actions concrètes, cela ne laisse la porte ouverte à de multiples réseaux similaires. Elle réclame des sanctions exemplaires afin d’éviter que la RDC continue de perdre des ressources vitales pour son développement.
Ce scandale met en lumière l’ampleur de la crise de gouvernance dans l’exploitation minière et la gestion des ressources naturelles en RDC. À l’heure où le pays lutte pour son développement économique, la fuite de ces suspects pose de graves questions, tant sur la coordination entre les autorités provinciales et nationales que sur la souveraineté juridique du pays.
Comment un tel système peut-il perdurer sans qu’aucune alarme ne soit déclenchée au préalable ? L’affaire des opérateurs chinois au Sud-Kivu rappelle les nombreux défis que rencontre la RDC dans sa quête de justice et de transparence, aux dépens de sa population. Les prochaines semaines seront cruciales pour observer si l’État réagira de manière ferme ou si le silence viendra renforcer le sentiment d’impunité qui gangrène ce secteur vital pour le pays.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net