Le Syndicat des Médecins du Congo (SYMECO) fait monter la pression sur le gouvernement à travers une annonce qui pourrait ébranler l’ensemble du secteur de la santé. À partir de ce jeudi 2 janvier 2025, les médecins du SYMECO menacent de déclencher une grève générale nationale. Cette décision radicale vient en réponse au mutisme prolongé du gouvernement face aux revendications salariales du secteur.
Dans une déclaration faite le dimanche 29 décembre 2024, le secrétaire exécutif national du SYMECO, le docteur Juvénal Mwanda, a exprimé sa profonde préoccupation concernant l’absence de mesures concrètes sur les demandes des médecins. Le point de discorde principal réside dans le non-respect du cahier des charges négocié lors des discussions d’octobre dernier à Bibwa. Ces négociations entre le banc syndical et les représentants du gouvernement n’ont manifestement pas abouti à des solutions satisfaisantes.
« À environ 48 heures de la fin de l’exercice budgétaire 2024, la paie complémentaire du quatrième trimestre 2024 attendue avec impatience n’est pas encore palpable. Cela crée une vive tension sociale qui risque d’aggraver la crise dans tout le secteur de la santé », a déclaré le Dr Mwanda. Cette situation, selon lui, pourrait entraîner une « crise de confiance » qui compliquerait de futures négociations.
Parmi les revendications principales des médecins figurent le paiement des sommes dues pour le quatrième trimestre 2024, l’alignement des primes de risque professionnel pour 1000 médecins, le paiement des nouveaux grades statutaire pour 5177 médecins, ainsi que les 35 % restants des indemnités de transport et de logement. Ces points révèlent une tension croissante dans un secteur déjà fragilisé par des difficultés structurelles persistantes.
Face à cette menace, le ministre des Finances Doudou Fwamba Likunde a réagi en convoquant une réunion d’urgence ce lundi 30 décembre 2024, au Centre Financier de Kinshasa. Cette rencontre pourrait représenter la dernière opportunité d’éviter une paralysie totale des services de santé. Cependant, le temps presse, et les espoirs d’une résolution rapide s’amenuisent.
La grève pourrait avoir des conséquences ravageuses pour la santé publique au Congo, exacerber les défis structurels existants et fragiliser davantage un système de santé déjà éprouvé. Alors que le peuple congolais attend des solutions rapides et efficaces, l’urgence pour le gouvernement est désormais de restaurer la quiétude en répondant concrètement aux attentes des médecins. Faut-il attendre un point de non-retour pour agir ? Une chose est sûre, l’année 2025 commence sous le signe de la crise sociale et des turbulences sanitaires.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
