À Kinshasa, comme le veut la tradition en République démocratique du Congo, les 31 décembre sont marqués par des veillées de prière organisées par les communautés chrétiennes, qu’elles soient catholiques ou d’églises de réveil. Cette année, la commune de Matete a été au cœur de vives discussions après la diffusion d’une information controversée quant à l’imposition de frais pour cette célébration.
Deux semaines avant le réveillon, un document attribué au bourgmestre de Matete a circulé sur les réseaux sociaux, prétendant que toutes les églises devaient payer une somme de 20 dollars pour organiser leurs cérémonies. Ce message a rapidement suscité l’indignation. L’administration de la commune a toutefois fait savoir qu’il s’agissait d’une erreur provenant du service de Développement communautaire (Déco). Selon Bob Kapashika, chef du service Culture et des Arts, le document en question est un faux, et l’information qu’il contenait ne reflète aucunement les décisions du bourgmestre.
Prenant la parole le 31 décembre 2024, Jules Mukumbi Mukawa, bourgmestre de Matete, a clarifié la situation. « En réalité, seules 50 % des églises ont payé des frais, mais ils étaient de 10 dollars et non de 20 dollars », a-t-il affirmé. Il a attribué cette réduction au président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, Levi Mpayi, pasteur de profession, qui a plaidé pour que l’organisation du réveillon soit gratuite pour une partie des églises.
Par ailleurs, M. Kapashika a précisé que des instructions légales existent pour encadrer les manifestations religieuses nocturnes, notamment en matière de nuisance sonore. Ces règlements s’appuient sur les décrets n°005 du 9 octobre 2012 et n°14/012 du 8 mai 2014. Pour respecter cet encadrement, les responsables religieux doivent signer un acte d’engagement avec la mairie, garantissant l’usage modéré de la sonorisation lors de leurs veillées de prière.
Un dispositif de sécurité renforcé a aussi été prévu pour ce 31 décembre dans la commune. Les autorités locales ont annoncé qu’une présence policière et des agents de sécurité seraient déployés dans tous les quartiers, afin de prévenir d’éventuelles perturbations. Le bourgmestre a, de plus, averti que toute violation des règles établies ferait l’objet de sanctions judiciaires et financières.
L’affaire reflète des enjeux plus larges comme la gestion de la pollution sonore et la communication entre les autorités locales et les citoyens dans un contexte où les réseaux sociaux peuvent facilement amplifier les controverses. Cependant, les chrétiens de Kinshasa ont pris part à leurs veillées dans un climat finalement apaisé, traduisant leur volonté de remercier Dieu pour l’année écoulée et d’entamer la suivante avec espoir.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd