Une lueur d’espoir pour les détenus de la prison urbaine de Boma. Vendredi 27 décembre, la Fédération congolaise des droits de l’homme et de développement (FCDHD) a remis un lot important de produits pharmaceutiques à cet établissement pénitentiaire situé dans la province du Kongo-Central. Une initiative qui s’inscrit dans le cadre du projet d’Appui à la protection des droits des détenus, porté par l’ONG Avocats de droits de l’homme (ADH) basée à Kinshasa.
Composée de médicaments essentiels tels que des antibiotiques, des antipaludiques, des pommades anti-gale, des antis inflammatoires, et enrichie d’équipements comme un tensiomètre et un glucomètre pour l’infirmerie, cette dotation entend renforcer la prise en charge sanitaire des prisonniers. Des produits spécifiques, tels que des savons médicaux et des bandes hygiéniques, visent par ailleurs à répondre aux besoins particuliers des femmes détenues. Ce geste humanitaire ne fait pas qu’améliorer les conditions de vie des détenus, il illumine également les enjeux critiques de santé derrière les barreaux de la République démocratique du Congo.
Ce soutien matériel s’accompagne d’une démarche éducative : avant la remise de ces médicaments, la FCDHD a animé une formation destinée au personnel juridique et carcéral ainsi qu’à un groupe de détenus eux-mêmes. Cette initiative a eu pour but de sensibiliser aux droits des prisonniers, dans l’espoir de changer les pratiques dans ces espaces souvent négligés.
Selon Gabriel Makiese, coordonnateur de la FCDHD, l’objectif général de ce programme est clair : améliorer les conditions de détention à Boma et à Ndolo (Kinshasa), où le projet est également actif. Cette action rappelle avec force combien la situation des établissements pénitentiaires demeure une question cruciale dans l’actualité de la RDC. Les statistiques sur l’état des prisons montrent régulièrement des conditions infrahumaines, allant de la surpopulation au manque d’accès aux soins de santé primaires. Ce projet, bien que limité géographiquement, souligne l’importance et l’urgence d’un engagement durable dans les infrastructures carcérales congolaises.
Les détenus de la prison de Boma bénéficient ainsi d’une campagne à la fois matérielle et éducative, preuve que des initiatives locales peuvent engendrer des transformations significatives. Reste à voir si cette dynamique pourra porter ses fruits à long terme, notamment en suscitant un éveil des responsabilités chez les gestionnaires des établissements pénitentiaires et les décideurs politiques. Cette démarche suscite cependant une interrogation fondamentale : quelles solutions systémiques pour garantir la dignité des prisonniers sur tout le territoire de la République démocratique du Congo ? Une question à laquelle les acteurs de la société civile et le gouvernement devront répondre au plus vite.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net