Le lac Mai-Ndombe, situé dans la province éponyme de la République Démocratique du Congo (RDC), a une fois de plus été le théâtre d’une tragédie. Dans la soirée du mardi 17 décembre 2024, un naufrage impliquant une baleinière a endeuillé toute la région. À environ 30 kilomètres d’Inongo, au niveau du village Isongo, cette lourde perte humaine rappelle les risques récurrents associés au transport fluvial dans cette zone si dépendante de ses voies d’eau.
Selon le gouverneur Nkoso Kevani, le drame a laissé derrière lui un bilan provisoire de 22 morts. Ce chiffre reste toutefois incertain, car les recherches se poursuivent pour tenter de retrouver d’éventuels disparus. Le choc est tel que les familles se sont précipitées pour identifier et récupérer leurs proches. Mais certains experts craignent que ce triste bilan ne s’alourdisse encore. Tandis que le gouvernement provincial a rapidement réagi en déployant une équipe composée de plusieurs responsables sur les lieux, le sénateur Anicet Babanga évoque un bilan encore plus dramatique, estimant à 40 le nombre de victimes.
Les causes du naufrage semblent, elles, tristement familières : vétusté de l’embarcation et surcharge mortelle. « Des marchandises étaient même posées sur le toit de la baleinière, ce qui a considérablement réduit sa stabilité », a expliqué le gouverneur Kevani. Ce manque criant de contrôle et de régulation dans le transport fluvial expose inévitablement les populations à de telles tragédies.
Tragiquement, les accidents sur le lac Mai-Ndombe ne sont pas rares. Ces incidents mettent en lumière une réalité préoccupante dans cette région où les populations rurales, souvent isolées, dépendent principalement des bateaux pour leurs activités commerciales et leurs déplacements. À la vétusté des embarcations vient souvent s’ajouter un manque de respect des normes de sécurité.
Face à cette répétition de drames, les élus locaux et les habitants appellent à des réformes concrètes et immédiates. « Nous exigeons une réglementation stricte et une modernisation du parc fluvial pour éviter ces pertes humaines qui auraient pu être évitées », martèle un habitant d’Inongo. Le gouvernement provincial, de son côté, promet d’intensifier les recherches pour retrouver tous les corps et soutenir les familles éplorées.
Le naufrage du 17 décembre s’inscrit douloureusement dans une crise plus large de sécurité en RDC, où les négligences structurelles continuent de coûter des vies. À quand une véritable réforme visant à protéger les populations vulnérables ? La tragédie d’Isongo pourrait-elle enfin servir de déclic pour des transformations significatives dans le domaine des transports fluviaux ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: linterview.cd
