En réponse aux doléances exprimées par la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), la Première ministre Judith Suminwa a pris une décision marquante : un moratoire sur les missions de contrôle des services étatiques auprès des entreprises sera observé du 16 décembre 2024 au 30 janvier 2025, sur l’ensemble du territoire national. La lettre officielle datée du 19 décembre détaille cette initiative visant à alléger le climat économique en fin d’année.
« J’ai décidé d’accorder un moratoire sur tous les contrôles fiscaux, des recettes non fiscales et de contrôle économique de routine, afin de permettre aux opérateurs économiques de préparer leurs états financiers dans la sérénité », a précisé la cheffe du gouvernement dans son document adressé aux différents services concernés. Cette initiative entend répondre à une problématique soulevée de longue date par le secteur privé congolais, souvent critiqué par l’administration pour sa lourdeur et accusé par les entreprises de freiner leur productivité.
Cependant, toutes les missions de contrôle ne sont pas suspendues. Les régies financières nationales, conformément à leur cadre légal, maintiendront leurs missions programmées. Quant aux cas de soupçons sérieux de fraude nécessitant une intervention immédiate, une dérogation spéciale devra être obtenue préalablement. Une démarche qui illustre l’équilibre recherché entre la lutte contre la fraude et la dynamisation de l’économie nationale.
Cette décision intervient après une correspondance claire et directe de la FEC, datée du 4 décembre dernier. Cette organisation, représentant les intérêts du secteur privé, avait mis en évidence le poids des tracasseries administratives, particulièrement durant la période de clôture d’exercice. Ces contrôles été perçus non seulement comme un obstacle à la préparation des bilans financiers, mais également comme un frein général à l’activité économique.
Cette suspension temporaire marquera-t-elle un tournant pour favoriser une meilleure collaboration entre l’État congolais et les opérateurs économiques ? Ce geste semble, en tous cas, destiné à apaiser les tensions récurrentes entre ces deux acteurs incontournables et à soutenir l’économie de la République démocratique du Congo durant une période cruciale.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd