Le leader de l’opposition en République Démocratique du Congo, Martin Fayulu, président de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECIDE), a lancé un appel retentissant ce lundi 30 décembre. Il demande à la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), à l’Union africaine (UA) et à l’ONU de jouer un rôle essentiel dans la facilitation du processus de Kinshasa pour relancer celui de Luanda. Un communiqué de Fayulu, adressé aux médias, fait état d’une série de revendications qui interpellent directement l’État congolais et les instances internationales.
Dans sa déclaration, Martin Fayulu appelle à l’unité nationale autour d’un triptyque : Vérité, Réconciliation, Cohésion nationale. « Nous devons œuvrer pour un Congo libre, fort, digne et prospère. Ni les ambitions personnelles ni les intérêts partisans ne peuvent primer sur cet objectif. » Au-delà de son appel spirituel, Fayulu critique fermement les défaillances du régime actuel, notamment l’absence d’une réponse tangible face à l’insécurité persistante dans plusieurs régions du pays.
Le président de l’ECIDE dénonce l’occupation de plus de 130 localités du Nord-Kivu par le M23 ainsi que les massacres des ADF à Beni et dans d’autres régions voisines. Il accuse également les autorités de laxisme face aux groupes armés actifs en Ituri, dans le Bandundu et au Kongo Central. Fayulu souligne la réalité préoccupante des 8 millions de déplacés internes, une situation qui impose des réponses urgentes : « Pourtant, le gouvernement demeure englué dans l’inaction et les dépenses somptuaires, exacerbant l’état de la nation déjà fragile. »
Au-delà du volet sécuritaire, Martin Fayulu s’attaque également à d’autres problématiques majeures, notamment la corruption endémique et l’inefficacité des institutions. Selon lui, la RDC assiste à une dilapidation systémique de ses ressources financières au profit de projets inutiles et de contrats douteux. « Les nécessités du peuple ne peuvent plus être ignorées face aux priorités scandaleuses d’une élite prédatrice, » a-t-il insisté, évoquant également la nécessité de réduire les inégalités sociales et d’améliorer le financement des infrastructures et des forces armées.
Parmi ses revendications les plus pressantes figurent la libération immédiate de prisonniers d’opinion tels que Jean-Marc Kabund et Seth Kikuni, ainsi que celle de militants pro-démocratie. De plus, il met en garde contre toute tentative de réviser la Constitution dans le secret ou dans l’intérêt de quelques-uns.
Pour ce leader de l’opposition, les défis multiples, de la sécurité à l’intégrité institutionnelle, nécessitent une mobilisation rapide et collective : « Le Congo ne pourra émerger que si nous changeons fondamentalement de paradigme. » À l’aube de 2024, Martin Fayulu conclut sur une critique acerbe de la longue descente de la RDC dans une période marquée par ce qu’il appelle un « désordre orchestré », conséquence selon lui des événements électoraux passés et de l’inertie gouvernementale actuelle.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net