La province du Maniema, située à l’Est de la République Démocratique du Congo, fait face à une crise alimentaire aiguë. Selon une étude récente issue du rapport FSA 2024, pas moins de 77 % des ménages de cette région vivent en insécurité alimentaire. Ce constat alarmant, fruit d’une évaluation menée par l’Institut national de la statistique (INS) avec le soutien du Programme alimentaire mondial (PAM), met en lumière une situation humanitaire préoccupante qui appelle une action immédiate.
Quels sont les facteurs expliquant cette précarité alimentaire ? D’après Michel Mukombelwa, directeur provincial de l’INS/Maniema, plusieurs éléments s’unissent pour aggraver la situation. D’abord, l’état déplorable des routes entrave l’approvisionnement des marchés locaux et empêche les agriculteurs d’écouler leurs produits. Ensuite, la flambée des prix des denrées alimentaires rend ces dernières inaccessibles à la majorité des ménages, notamment en milieu rural. Enfin, des catastrophes naturelles récurrentes, comme des sécheresses et des inondations, détruisent les récoltes et réduisent les rendements agricoles.
À travers ce rapport, le Maniema apparaît comme un territoire vulnérable, bien que doté d’un énorme potentiel agricole inexploité. La situation nécessite des interventions urgentes, que ce soit sur le plan des infrastructures, de l’aide humanitaire ou encore de politiques pour stabiliser les prix alimentaires. Parmi les recommandations des experts, on note l’importance cruciale de réhabiliter les routes, de soutenir les agriculteurs via un meilleur accès aux outils et semences et de distribuer des vivres aux groupes les plus vulnérables.
Cependant, cette crise ne se résume pas à des données statistiques ; elle met en lumière une réalité quotidienne éprouvante pour de nombreuses familles. Si rien n’est fait pour remédier à cette situation, les répercussions pourraient être irréversibles, étendant davantage la souffrance des communautés locales. À ce jour, il est impératif que les décideurs locaux, nationaux et internationaux transforment cet appel à l’action en réponses concrètes, afin de restaurer la sécurité alimentaire dans cette province.
Le Maniema pourrait bien, avec la mise en œuvre de solutions stratégiques, devenir un modèle de résilience et d’autonomie alimentaire en RDC. Mais le temps presse : chaque jour qui passe sans intervention accroît inévitablement l’ampleur de cette crise. La publication du rapport FSA 2024 agit, dès lors, comme un signal d’alarme à ne pas ignorer.
Article Ecrit par Amissi G
Source: linterview.cd