Les finances publiques de la République démocratique du Congo (RDC) continuent de présenter un tableau préoccupant, marquant des déséquilibres persistants. Selon la note de conjoncture économique publiée par la Banque centrale du Congo au 20 décembre 2024, le déficit annuel cumulé de l’État atteint 1 557,8 milliards de francs congolais (CDF). Bien que décembre ait enregistré une relative maîtrise du déséquilibre mensuel, la situation reste critique.
En décembre, le déficit des opérations financières de l’État s’est établi à 705,3 milliards de CDF, un chiffre légèrement inférieur au déficit programmé de 763,3 milliards de CDF. Cette performance a été permise par deux instruments principaux : l’émission de titres publics, générant 138,7 milliards de CDF, et l’exploitation des marges de trésorerie antérieurement constituées, à hauteur de 566,6 milliards de CDF. Ces mécanismes ont joué un rôle crucial pour contenir provisoirement les pressions financières.
Du côté des recettes publiques, celles-ci ont représenté 79,5 % des prévisions mensuelles à la date du 18 décembre. En chiffres, cela signifie 1 174,3 milliards de CDF collectés sur une prévision de 1 476,4 milliards de CDF. Les impôts directs et indirects, collectés par la Direction générale des impôts (DGI), dominent ces recettes avec 626,7 milliards de CDF. Les contributions des douanes, sous la responsabilité de la Direction générale des douanes et accises (DGDA), se chiffrent à 310,3 milliards de CDF, tandis que les recettes parafiscales, administrées par la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales (DGRAD), s’élèvent à 237,3 milliards de CDF.
Sur le plan des dépenses publiques, l’exécution a atteint 83,9 % des prévisions mensuelles avec un total de 1 879,6 milliards de CDF dépensés sur une cible initiale de 2 239,7 milliards de CDF. Les dépenses courantes, comprenant les salaires (348,6 milliards de CDF), les frais de fonctionnement (554,1 milliards de CDF), les subventions (374 milliards de CDF) et le service de la dette (62,1 milliards de CDF), totalisent 87,1 % des prévisions. Toutefois, une pression notable est observée avec les dépenses en capital qui ont excédé les attentes. En effet, celles-ci ont atteint 336,3 milliards de CDF, soit 122,6 % des prévisions mensuelles, reflétant une intensification des investissements.
Pour l’ensemble de 2024, les finances publiques restent marquées par un déséquilibre important. Les recettes totales cumulées de l’État s’élèvent à 25 669,7 milliards de CDF, tandis que les dépenses atteignent 27 227,5 milliards de CDF. Ce décalage génère un déficit global préoccupant de 1 557,8 milliards de CDF. Si les efforts financiers notables se concentrent sur les investissements, force est de constater que ce choix contribue à alourdir les comptes de l’État.
À l’heure où la RDC s’efforce de stabiliser son économie, ces chiffres soulignent la nécessité de réformes financières ambitieuses pour réduire ce déséquilibre chronique entre recettes et dépenses. La question reste de savoir : la République démocratique du Congo parviendra-t-elle à inverser cette tendance inquiétante ? Les regards sont tournés vers 2025 pour des réponses concrètes.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
