Le Parti Envol, pilier de l’opposition en République Démocratique du Congo (RDC), élève un cri d’alarme face à ce qu’il qualifie de « persécution judiciaire ». Dans un communiqué incendiaire publié ce week-end, le parti exige la remise en liberté immédiate et sans conditions de l’un de ses cadres, Merdi Mazengo, arrêté au quartier Camp Luka, dans la commune de Kintambo à Kinshasa. Actuellement détenu au Parquet près le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe, le sort de Mazengo fait naître de vives tensions politiques.
Le vice-ministre de la Justice, Samuel Mbemba, est au centre des accusations portées par Envol. Celui-ci serait, selon le parti, l’instigateur de cette arrestation qu’il aurait orchestrée en utilisant son influence pour mobiliser la police du sous-commissariat de Camp Luka à des fins jugées illégales. Envol fustige ce qu’il perçoit comme un détournement des forces de l’ordre pour intimider un militant politique. « Par la suite, le précité manipule le Parquet près le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe pour prolonger cette persécution judiciaire, transformant ainsi la justice en un outil d’humiliation et de répression, à l’encontre d’un adversaire politique », martèle le communiqué.
L’opposition ne décolère pas, estimant que ces mesures répressives traduisent une tentative manifeste de réduire au silence les voix dissidentes. Envol dénonce avec véhémence une « instrumentalisation » du système judiciaire et policier par le régime de l’Union Sacrée. Pour ce parti politique, l’arrestation de Merdi Mazengo s’inscrit dans une série d’actions visant à museler l’opposition, une situation qui, selon eux, constitue une violation flagrante des droits garantis par la loi portant statut de l’opposition politique, notamment les articles 6 et 15.
Au-delà de cette situation, une question plus large se pose : la démocratie en RDC est-elle en danger ? Avec une opposition accusant le pouvoir en place d’étouffer toute critique et des institutions de justice perçues comme biaisées, le climat politique congolais semble se refroidir au bord d’une crise profonde. En plein coeur de Kinshasa, cette affaire pourrait bien cristalliser les tensions et pousser à se questionner sur la solidité des valeurs démocratiques dans le pays.
Alors que les regards se tournent vers le président Félix Tshisekedi et son Union Sacrée, la quête d’un équilibre entre pouvoir et opposition semble plus urgente que jamais. L’évolution de ce dossier est à scruter de près, tant il reflète les dynamiques politiques qui agitent la République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd