Lors de la 28e réunion du Conseil des ministres tenue le 27 décembre 2024 à Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï-Oriental, Aimé Boji Sangara, ministre d’État en charge du Budget, a présenté les évolutions majeures du projet de loi de finances pour l’exercice 2025. Ce projet, désormais promulgué par le Président de la République, entre en vigueur le 1er janvier 2025 et affiche des prévisions équilibrées entre recettes et dépenses, d’un montant record de 51 553,54 milliards de francs congolais.
Ce budget ambitieux marque une augmentation notable de 25,8 % comparé à l’exercice 2024. Il reflète l’engagement du gouvernement à renforcer la mobilisation des ressources internes et à maximiser les performances des régies financières, tout en respectant les engagements pris dans le cadre des programmes soutenus par le Fonds monétaire international, comme la facilité élargie de crédit.
Les discussions entre l’Assemblée nationale et le Sénat ont révélé des divergences sur certains aspects. Alors que la chambre basse avait adopté un budget légèrement inférieur à 51 133,6 milliards de FC, le Sénat, suivant les recommandations de sa commission Écofin, a ajouté des recettes supplémentaires, atteignant ainsi le montant final. Une commission mixte paritaire a été constituée pour harmoniser ces différences, permettant l’adoption finale du texte le 15 décembre par les deux chambres.
Parmi les priorités figurant dans ce budget, le gouvernement a mis l’accent sur des programmes clés tels que la gratuité de l’enseignement de base, désormais bien établie, et l’amélioration des infrastructures rurales. Le Programme de Développement Local des 145 territoires (PDL-145T) reste un pilier central de cette vision, avec des investissements prévus dans les routes nationales, interprovinciales, et les dessertes agricoles, garantissant un développement équilibré des zones rurales et urbaines.
Afin d’assurer un suivi rigoureux de l’exécution budgétaire, le ministre du Budget s’est engagé à transmettre trimestriellement des états de suivi budgétaire aux deux chambres du Parlement. Ces mesures visent à renforcer la transparence et à garantir la crédibilité budgétaire, en ligne avec les réformes entreprises.
Avec cette hausse historique des prévisions budgétaires, le gouvernement congolais affiche une volonté affirmée de répondre aux attentes socio-économiques des citoyens, tout en consolidant les bases d’une croissance durable. Mais cette ambition soulève aussi des questions : la mobilisation des recettes internes pourra-t-elle suivre le rythme de ces prévisions ? La gestion des dépenses respectera-t-elle les normes de rigueur promises ? Seule une mise en œuvre efficace des dispositions pourra répondre à ces interrogations.
Dans un contexte politique et économique marqué par des défis multiples, cette loi de finances 2025 pourrait représenter un tournant décisif pour l’avenir de la République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd