Le Syndicat national des médecins de la République démocratique du Congo (SYNAMED) a annoncé, jeudi 26 décembre, une escalade radicale dans son mouvement de grève. Lors d’une déclaration à la presse tenue à Kinshasa, le secrétaire général du syndicat, Dr John Senga, a exprimé un mécontentement palpable face à ce qu’il a qualifié d’indifférence persistante du gouvernement envers les revendications des médecins. Cette grève radicale, effective à partir du samedi 28 décembre dès 7h30, concerne l’ensemble du territoire congolais, à l’exception des provinces sous état de siège, Nord-Kivu et Ituri, ainsi que les banques de sang où les services vitaux seront maintenus.
Selon le Dr Senga, des instructions ont été communiquées aux bureaux provinciaux pour coordonner le respect total de cette décision. Dans les structures hospitalières publiques, seules les urgences seront assurées, tandis que les malades devront être redirigés vers d’autres établissements pour la suite des soins. Une lourde charge symbolique pour dénoncer les conditions déplorables dans lesquelles œuvrent les médecins du secteur public. Les bureaux exécutifs provinciaux en charge de ce mouvement s’assurent que cette grève se déroule sans défaillance.
Le SYNAMED impute la responsabilité de ce blocage au gouvernement congolais, qu’il accuse de « mauvaise foi » pour n’avoir pas honoré les engagements pris au cours des précédentes négociations, notamment lors de la signature du communiqué conjoint Bibwa. Les revendications des grévistes incluent notamment le paiement complet de trois mois de la prime attendue, l’alignement des jeunes médecins à la prime de risque professionnelle, ainsi que la mécanisation des médecins reconnus légalement par la fonction publique, mais toujours non rémunérés.
Cette contestation n’est pas un simple acte symbolique. Elle reflète le niveau de frustration et de découragement dans l’un des secteurs les plus essentiels du pays. Une situation qui pousse à s’interroger : jusqu’où faudra-t-il aller pour que le gouvernement congolais prenne enfin conscience de l’urgence d’améliorer les conditions de travail et de vie de ses médecins ? Alors que la RDC est confrontée à divers défis sanitaires, une telle crise dans le secteur médical n’est-elle pas une menace directe pour la population ?
Dans un climat où la sécurité en RDC occupe souvent le devant de la scène, cette mobilisation des blouses blanches rappelle que la crise sanitaire et sociale mérite autant d’attention. Les conséquences d’une grève radicale pourraient être catastrophiques si aucune solution n’est trouvée dans les jours à venir. Pour l’instant, toutes les parties restent en attente d’une réaction de la part des autorités. Les citoyens, eux, espèrent un dénouement rapide pour éviter une détérioration de leurs conditions d’accès aux soins.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net