Dans un geste hautement symbolique pour la relance de l’agriculture en RDC, le gouverneur de la province de la Tshopo a procédé, mardi 24 décembre, à la remise de plusieurs centaines de tonnes de semences et d’outils aratoires. Une dotation destinée à dynamiser la campagne agricole 2024-2025, et qui marque une étape significative vers l’ambition du Chef de l’État de diversifier l’économie du pays.
Ces semences, riches en potentialité agricole, incluent du riz, du maïs, des arachides, du niébé, du soja, ainsi que 942.000 mètres linéaires de boutures saines de manioc. Par cette initiative, le gouvernement central, via le ministère de l’Agriculture et Sécurité alimentaire, vise à renforcer les capacités des associations et coopératives agricoles. Ces groupes bénéficiaires, déjà identifiés, symbolisent un espoir tangible pour atteindre la sécurité alimentaire et booster des économies locales.
Cette initiative n’est pas isolée. L’inspecteur provincial de l’agriculture, Augustin Milambo, estime que « la revanche du sol sur le sous-sol » voulue par le Chef de l’État pourrait bénéficier à l’économie nationale de manière structurante. Selon ses propres mots, l’agriculture a le pouvoir de « donner un grand revenu et aussi assurer la sécurité alimentaire de notre pays ». Inspirant optimisme, cet élan pourrait transformer des hectares de terres inexploitées en sources de richesse.
Cependant, malgré ces perspectives encourageantes, certains défis restent de taille. Les inspecteurs, en charge de la distribution de ces semences dans les sept territoires de la Tshopo ainsi qu’à Kisangani, ont soulevé la problématique du déploiement matériel. À l’instar de l’inspecteur territorial de Yahuma, situé à 310 kilomètres du chef-lieu, les distances et les coûts de transport risquent de freiner l’acheminement des semences. « Le déploiement du matériel pose problème. Si des moyens adaptés ne sont pas alloués, comment pourrons-nous faire ? », a-t-il déploré.
Malgré les défis logistiques, les acteurs locaux ne cachent pas leur espoir. À Opala, un inspecteur agricole a salué l’impact attendu sur les ménages agricoles. Avec 187 hectares identifiés, il confie attendre des résultats prometteurs qui renforceront les rendements agricoles de leur région. Cet enthousiasme, partagé par bon nombre de ses collègues, témoigne du rôle crucial que le secteur agricole est appelé à jouer dans la diversification économique de la RDC.
Alors que cette initiative s’inscrit dans une vision nationale, elle révèle aussi les défis concrets de terrain. Entre ambitions nationales et obstacles pratiques, l’avenir de la Tshopo pourrait bien être tracé par les sillons de ces semences. Une avancée qui pose une question cruciale : quelles ressources supplémentaires le pays investira-t-il pour faire de l’agriculture un véritable levier économique et assurer la sécurité alimentaire de la République Démocratique du Congo ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net