Bandundu, en ce 25 décembre, se penche sur une réalité douloureuse : les déplacés de Kwamouth trouvent peu de raisons de célébrer Noël. Sur leur site de fortune, situé dans le quartier Malebo, la mélancolie et le désespoir s’entrelacent. Ces familles, fuyant les violences de leur région d’origine, manquent cruellement des moyens élémentaires pour commémorer la Nativité.
Un père déplacé, la voix empreinte de tristesse, résume la situation : « Pour la fête de Noël, nous sommes en difficulté. Nous manquons de nourriture, nous n’avons rien. Nos enfants sont malheureux, ils n’ont même pas de vêtements pour la fête. Si vraiment nous sommes Congolais, que l’État prenne soin de nous. » Ces paroles reflètent l’angoisse et la frustration d’une population abandonnée face à une crise humanitaire qui ne cesse de s’aggraver en République Démocratique du Congo.
Derrière des visages marqués par la détresse, ce sont des récits poignants qui se dévoilent. Bienvenu Kasiama, père de famille, exprime sans détour son regret : « Nous n’allons pas fêter. C’est vraiment douloureux et regrettable. Les enfants des amis ont de beaux vêtements, mais nos enfants nous demandent sans arrêt ce que nous allons manger ou porter pour la fête. Nous sommes désarmés face à ces questions. »
Alors que la Saint-Sylvestre approche, les perspectives ne sont pas plus encourageantes. Ces déplacés n’envisagent pas de retrouver une quelconque joie de vivre en cette période qui devrait, normalement, être synonyme d’espoir et de renouveau. Leur seul vœu réside dans le rétablissement de la paix et de la sécurité à Kwamouth, afin de pouvoir réintégrer un quotidien digne dans leurs villages ancestraux.
Cette situation illustre une fois de plus la fragilité des déplacés internes, un phénomène largement observé à travers le pays. Alors que l’État reste attendu pour une réponse, la question demeure : qui prendra en main le sort de ces familles martyrisées par les conflits ? La République Démocratique du Congo doit-elle accepter comme une fatalité que des milliers de ses citoyens passent Noël dans de telles conditions ? Ces interrogations interpellent non seulement les autorités, mais aussi la société congolaise dans son ensemble.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net