Un véritable scandale éclate à l’Université officielle de Mbuji-Mayi (UOM), située au Kasaï-Oriental. Ce lundi 23 décembre, quarante étudiants, dont certains issus de la prestigieuse faculté de médecine, ont été expulsés pour fraude et corruption, jetant une ombre sur l’intégrité de cette institution. Comment en est-on arrivé là ? Ces révélations mettent en lumière un réseau mafieux qui aurait infiltré les rouages administratifs de l’établissement.

Après un contrôle interne des dossiers de scolarité mené par une commission dédiée, ces quarante « faux étudiants » ont été identifiés. Parmi eux, un cas illustre l’ampleur du problème : un étudiant en dernière année de médecine humaine aurait atteint ce niveau académique sans jamais réussir les promotions antérieures. Une situation invraisemblable qui interroge sur la vigilance des autorités universitaires.

Le rapport de la commission révèle que ces étudiants auraient profité d’un système orchestré par des agents de l’université. Ces derniers, accusés d’avoir facilité les inscriptions ou réinscriptions frauduleuses moyennant des pots-de-vin, ont également été sanctionnés. Cette complicité interne ne fait qu’aggraver le climat de méfiance autour du fonctionnement de l’UOM.

Mais le scandale ne s’arrête pas là. En parallèle, 153 étudiants supplémentaires n’ont pas été délibérés après leur session d’examens, car leurs dossiers soulèvent des soupçons de fraude. L’UOM leur a accordé un délai de cinq jours pour présenter des preuves justifiant la régularité de leur scolarité. Une procédure qui montre la détermination des autorités à nettoyer les dysfonctionnements internes tout en préservant l’avenir des étudiants véritablement méritants.

Ce coup de filet opéré à l’UOM met en lumière des problèmes plus vastes auxquels sont confrontées les institutions académiques en République démocratique du Congo. Fraudes, corruption, réseaux de fonctionnement clandestins : ces fléaux sapent la crédibilité des établissements d’enseignement supérieur et compromettent l’avenir d’une jeunesse déjà confrontée à de multiples défis.

Pour les parents, les véritables étudiants et les acteurs de l’éducation, cette affaire devrait être un signal d’alarme. Jusqu’où les institutions sont-elles prêtes à aller pour lutter contre ces pratiques ? Est-ce le début d’un véritable assainissement dans le monde universitaire congolais, ou simplement une action ponctuelle ? La population attend des réponses, car au-delà de cette affaire isolée, c’est la réputation des universités congolaises qui est en jeu.

Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net