Les habitants de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, font face à une flambée des prix des viandes et poissons surgelés, suscitant l’inquiétude et l’indignation des vendeurs comme des consommateurs. Depuis quelques jours, cette hausse des prix défie les promesses du gouvernement d’apporter un soulagement économique à travers une réduction des coûts des produits de base. Que se passe-t-il réellement dans les marchés de Kinshasa, et pourquoi le Gouvernement semble-t-il incapable de tenir ses engagements dans ce domaine crucial ?
Au Marché central de Kinshasa, environnements bruyants et colorés où des milliers de commerçants et d’acheteurs se croisent chaque jour, c’est l’incompréhension qui domine. Mireille Mingole, vendeuse de vivres-frais, a mis en lumière la situation. Selon elle, un carton de viande de 10 kg qui coûtait habituellement 90 000 francs congolais avoisine désormais la somme vertigineuse de 120 000 FC. D’autres produits ne sont pas épargnés : un carton de côtes de porc, par exemple, est passé de 62 000 FC à 70 000 FC tandis que les tripes affichent une augmentation de 10 000 FC pour atteindre 73 000 FC. Et cela ne s’arrête pas là ; même les poulets, autrefois accessibles à 60 000 FC, se négocient désormais à 72 000 FC le carton, rendant cet aliment de base presque inaccessible pour de nombreuses familles.
Cette montée en flèche des prix fait planer de sérieux doutes sur la capacité du gouvernement à mettre en œuvre ses mesures annoncées pour stabiliser le coût de la vie. Mireille Mingole exprime une frustration partagée par beaucoup : « Le Gouvernement fait souvent des promesses mais a du mal à les réaliser. Nous, les revendeuses, ne savons plus quoi faire face à cette situation. » Une déclaration qui reflète non seulement la colère mais aussi une certaine résignation face à ce qu’elle qualifie de « hausse vertigineuse ». Les autorités, quant à elles, restent pour l’instant silencieuses face à ces doléances, ne faisant qu’accentuer l’impression d’un écart grandissant entre les attentes populaires et les actions gouvernementales.
Des recommandations fusent, appelant le Ministère de l’Économie à agir sans délai. Parmi celles-ci, la sanction des acteurs économiques qui empêcheraient l’application effective de la mesure censée réduire les prix. La population, déjà éprouvée par les défis quotidiens, attend des autorités des actions concrètes pour améliorer leur pouvoir d’achat.
Plus largement, cette hausse questionne sur l’impact des politiques économiques en RDC à un moment où la population cherche désespérément un allègement face à la crise. Une meilleure régulation du marché pourrait-elle faire la différence, ou ce phénomène est-il le prélude à une nouvelle vague d’instabilité économique pour le pays ? Quelle que soit la réponse, la situation nécessite une attention immédiate pour prévenir une amplification des tensions sociales. Conclureons-nous un jour une trêve entre promesses politiques et réalité économique ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net