Un vent de changement souffle sur la province du Kwilu alors que les autorités politico-administratives ont récemment été mobilisées dans une campagne contre l’exploitation et les abus sexuels. Cette initiative, portée par l’ONG Communauté des amis de la nature et de la culture (CANACU), s’inscrit dans un effort global pour lutter contre ces problèmes souvent silencieux. Soutenue financièrement par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), la session de plaidoyer et de sensibilisation qui a eu lieu le vendredi 20 novembre a révélé une triste réalité : des cas d’exploitation et d’abus sexuels existent dans la région, bien que peu médiatisés.

Le coordonnateur de CANACU, Damien Bungu, n’a pas mâché ses mots en demandant une implication active des autorités pour mettre fin à ces abus. « Ce plaidoyer c’est pour que ces responsables des services puissent comprendre que dans leurs services, il doit y avoir des points focaux qui doivent jouer un rôle très important dans la lutte contre l’exploitation et abus sexuels, et harcèlement sexuel », a-t-il déclaré. Un engagement clair est attendu de ces responsables, qui vont signer un code de bonne conduite pour encadrer leur implication.

Au-delà de cette mobilisation des autorités locales, le CANACU souhaite également toucher la population. La mise en œuvre d’un mécanisme de gestion des plaintes est en cours de planification, tout comme des efforts pour sensibiliser davantage la communauté aux réalités de l’exploitation, des abus, et du harcèlement sexuels. Une démarche aussi ambitieuse qu’essentielle dans une province où les tabous et la confidentialité peuvent parfois étouffer la parole des victimes.

Ce type d’initiative s’inscrit dans un contexte plus large où le rôle des organisations non gouvernementales et des partenariats internationaux prend une importance cruciale dans la lutte contre des fléaux sociaux répandus en République démocratique du Congo. Cette mobilisation au Kwilu pourrait-elle inspirer une prise de conscience nationale ? Les défis restent nombreux, mais chaque avancée représente une victoire pour les droits humains et la dignité des victimes potentielles.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net