La crise humanitaire qui frappe le territoire de Kabambare, dans la province du Maniema, ainsi que celui de Fizi, dans le Sud-Kivu, a pris une tournure préoccupante. À la suite des récents affrontements entre les groupes d’autodéfense Wazalendo Bembe et Buyu, ce sont environ 7 200 personnes qui se trouvent désormais sans abris, en quête de refuge et d’une aide désespérément nécessaire.

Selon l’administrateur de Fizi, Samy Kalonji Badibanga, fraîchement revenu d’une mission d’itinérance à Lwiko, les conséquences des violences sont désastreuses. Les habitants des villages de Lwiko, théâtre des affrontements du 11 décembre, ont été contraints de fuir vers des localités voisines comme Penemende, Lumbwe, Kabeya et Namukala. Ces déplacés survivent tant bien que mal dans des écoles ou des églises transformées en abris de fortune. Cependant, ces lieux ne répondent en rien aux conditions minimales pour un espace de vie humain et sécurisé.

« Les conditions sont déplorables », rapporte M. Badibanga. « Près de 850 personnes parmi les déplacés manquent totalement d’assistance humanitaire. Elles endurent les intempéries, souffrent de la famine et vivent dans des environnements dépourvus d’hygiène adéquate. » Les besoins essentiels comme la nourriture, l’eau potable et les produits d’hygiène sont des priorités urgentes qui restent insatisfaites.

Ces violences ont été marquées par un lourd bilan humain : quatre morts, dont une femme, deux hommes et un combattant Wazalendo. Ce conflit exacerbe une situation déjà critique dans cette région, où le nombre de déplacés internes dépasse désormais les 5 200 personnes. Cette réalité soulève de nombreuses questions : pourquoi ces conflits locaux continuent-ils de sévir, plongeant des milliers de familles dans le désespoir ? Et surtout, où est l’assistance humanitaire internationale tant espérée ?

La République démocratique du Congo, une fois encore secouée par des luttes internes, démontre ici l’urgence d’une réponse coordonnée pour répondre aux cris de détresse de ces populations. Alors que les médias congolais et internationaux relaient cette actualité, il est crucial que l’attention mondiale se tourne vers ces territoires déchirés, car au-delà des chiffres, ce sont des vies humaines qui sont en jeu. À quand une solution pérenne pour restaurer la paix et apporter une aide tangible dans une région où survie rime avec espoir ténu ?

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net