Les tensions communautaires résultant des limites entre provinces et des différends coutumiers ont une fois de plus été placées sur le devant de la scène en République Démocratique du Congo (RDC). Lors de la clôture de la session ordinaire de septembre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, président du Sénat, a adressé un plaidoyer insistant pour la mise en œuvre de solutions concrètes face à ces enjeux récurrents.
Dans un discours empreint de gravité, Sama Lukonde a souligné que ces conflits, alimentés par l’activisme de groupes armés et par des tensions locales, étaient également exacerbés par l’insécurité généralisée qui sévit dans certaines régions du pays, notamment dans l’Est. Il a évoqué l’impact de « l’agression injuste du Rwanda et de ses supplétifs du M23 », en sus de l’activisme de CODECO en Ituri, des ADF/MTM au Nord-Kivu, et des milices opérant dans les provinces du Kwilu, Kwango et Maï-Ndombe. Dans ce contexte, il a plaidé pour l’utilisation des barazas, ces plateformes traditionnelles de dialogue, afin de promouvoir la réconciliation et la résolution pacifique des conflits.
La sécurité nationale, a-t-il martelé, est un fondement essentiel du développement. Les défis y afférents méritent une attention accrue. Sama Lukonde n’a pas manqué d’adresser un vibrant hommage à la résilience du peuple congolais ainsi qu’au courage des forces de défense et de sécurité. Il s’est également félicité de la mission d’évaluation conduite dans le cadre de l’état de siège, laquelle constitue une avancée notable pour tirer les leçons des efforts déployés.
Outre la sécurité, des préoccupations sanitaires ont occupé une place centrale dans le discours de clôture. Une maladie inconnue, ayant causé la mort de près d’une centaine de personnes dans la zone de santé de Panzi au Kwango, alarme les autorités. Le président du Sénat a exigé du gouvernement qu’il identifie rapidement cette maladie et en contienne la propagation.
Côté politique, il s’est réjoui de la tenue des élections législatives dans des circonscriptions telles que Yakoma (Nord-Ubangi) et Masi-Manimba (Kwilu). Ces scrutins, longtemps attendus, permettent de compléter le Sénat avec ses 108 membres élus. Ce développement crucial reflète, selon Sama Lukonde, la capacité de la CENI à respecter ses engagements malgré les multiples obstacles.
Enfin, le fléau du banditisme urbain, qui touche gravement plusieurs zones urbaines avec des phénomènes comme les « Kulunas », n’a pas été occulté. En réponse, Sama Lukonde a encouragé la poursuite des mesures déjà mises en œuvre pour restaurer la paix et la sécurité, essentielle au bien-être des Congolais.
Alors que cette session s’achève dans un contexte marqué par d’importants défis sécuritaires, humanitaires et sanitaires, le Sénat a insisté sur la nécessité pour le gouvernement de maintenir le cap sur les réformes et les actions concrètes. La session suivante, prévue en mars 2025, devrait marquer la poursuite des efforts pour faire face aux défis qui entravent encore le développement du pays.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd