À Goma, une centaine de vendeurs, en grande partie des femmes vivant de leur petit commerce de légumes et de fruits, se retrouvent une fois de plus plongées dans une précarité grandissante. En effet, ces commerçants, qui avaient été délocalisés du marché de Kahembe par la mairie pour des travaux de construction d’un marché moderne, sont aujourd’hui en quête d’un espace où poursuivre leurs activités économiques essentielles.

La situation a pris une tournure dramatique jeudi 19 décembre, lorsque ces vendeurs ont exprimé leur détresse dans les rues de la ville pour implorer l’intervention du gouverneur. « Nous souffrons beaucoup. On nous a donné un espace pour ériger un marché momentané, mais sans toilettes ni dépôt. Nous sommes étonnés parce qu’un colonel est venu nous chasser en disant que c’est sa parcelle », témoigne une vendeuse affectée par cet imbroglio. Selon les informations collectées, la parcelle temporaire mise à disposition semble être au cœur d’une controverse, trois propriétaires présumés s’en disputant la jouissance. Tous affichent une ferme opposition à l’installation d’un marché sur le terrain. Ceci a conduit à l’expulsion des commerçants par les autorités.

Faute de solutions, nombreux reprennent leurs activités sur la chaussée ou en vente ambulante, aggravant ainsi leur vulnérabilité socio-économique. Le projet initial, censé améliorer leurs conditions de travail en leur offrant un cadre moderne et sécurisé, semble, au contraire, avoir rendu leur situation critique.

Ce problème soulève des questions fondamentales : comment les autorités locales peuvent-elles garantir des conditions minimales pour ces commerçants durant les travaux ? Pourquoi laisser des centaines de familles sans solutions viables, exacerbant les « marchés pirates » et les ventes informelles qu’elles souhaitent réduire ? Sans mesures rapides et efficaces, cette crise pourrait perdurer, fragilisant davantage les moyens de subsistance de ces populations.

Cette affaire illustre bien les défis liés à la modernisation urbaine dans des contextes où l’organisation des espaces publics reste problématique. Elle met aussi en lumière les difficultés chroniques de protection des droits des petits commerçants, un secteur pourtant vital pour l’économie locale. L’intervention rapide du gouverneur de la province pourrait être cruciale pour dénouer cette impasse et redonner espoir à ces femmes et hommes qui doivent chaque jour se battre pour leur survie.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net