Une proposition récente émanant du bourgmestre de Kisenso, Godé Atshwel Okel, continue de faire des vagues dans cette commune du sud de Kinshasa. Cette dernière suggérait la mise en place d’un permis de séjour obligatoire. Dans un communiqué daté de ce mardi 16 décembre, le bourgmestre a clarifié que ce projet, destiné à lutter contre le banditisme, n’avait pas encore été validé par le conseil communal.
La déclaration, perçue par beaucoup comme controversée, visait à restreindre l’accès à Kisenso aux habitants venus d’autres municipalités comme Lemba, Matete, Ndjili et Mont-Ngafula, pour limiter les actes de banditisme. À travers une vidéo largement partagée, le bourgmestre explique que cette initiative devait permettre une meilleure identification des nouveaux arrivants, grâce à un permis de séjour temporaire ou une fiche d’identification. Cependant, il a précisé que cette proposition avait été soumise pour examen au conseil communal, et son actualité était désormais dépassée par les actions gouvernementales en cours, notamment les audiences foraines des criminels.
Cette tentative de contrôle des flux de population n’a pas manqué de susciter des réactions contradictoires. Certains y voient un outil efficace de sécurisation tandis que d’autres dénoncent une restriction des libertés ou une forme de discrimination sociale. Kisenso, commune enclavée et marquée par une forte délinquance juvénile ainsi qu’une absence criante de voiries, illustre pourtant les défis sécuritaires auxquels font face certaines zones de Kinshasa. Avec 16,60 km2 de superficie et des quartiers tels que Kabila, Bikanga ou Mont-Amba, l’absence d’infrastructures rend difficile la gestion efficace de l’ordre public.
Il reste à voir si cette proposition connaîtra une issue favorable ou si elle sera abandonnée sous la pression des habitants et des activistes. Ce débat met en lumière un enjeu plus global : comment renforcer la sécurité dans les communes historiques de Kinshasa tout en respectant les libertés fondamentales ? Les défis du développement urbain et de la sécurité en République Démocratique du Congo restent immenses, alimentant les discussions autour de la gouvernance et de la capacité des autorités locales à répondre aux attentes des citoyens.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd