À Kinshasa, dans la commune de Ngaliema, les habitants des quartiers Punda et Bangu ne peuvent plus se contenter d’attendre les bras croisés. Mardi 17 décembre, un sit-in a mobilisé ces résidents pour alerter les autorités et l’ensemble de la communauté sur un danger imminent : l’avancée accélérée d’une tête d’érosion qui menace de dévorer leur environnement immédiat. Cette érosion, selon les témoignages recueillis, aurait déjà englouti plus de 100 habitations, plongeant des familles entières dans la précarité.
L’heure est grave. Réunis sur place, les habitants de ces quartiers lancent un appel pressant : ils exhortent le gouvernement de la République et, particulièrement, le Président de la République, à intervenir sans délai. Leur cri du cœur est clair : une solution urgente doit être trouvée avant que cette catastrophe écologique n’entraîne des pertes humaines ou ne coupe une artère vitale de la ville.
Pascal Chihinda, notable du quartier Punda, a rappelé qu’une intervention significative avait été possible sous la présidence de Joseph Kabila. « À l’époque, exprimer notre mécontentement avait permis de mobiliser des moyens pour contrer cette érosion. Une entreprise chinoise avait effectué des travaux limités mais nécessaires. Malheureusement, la cessation des subventions gouvernementales a interrompu ces efforts, et l’érosion s’est remise à progresser », a-t-il expliqué, le regard inquiet tourné vers les ravages visibles.
Les quartiers concernés par ce ravin sont menacés de rupture. En effet, la route Lalou, essentielle pour relier le quartier Delvaux à la commune de Selembao, pourrait être coupée en deux si rien n’est fait. Une telle perte entraverait la mobilité et les échanges dans cette zone stratégique de la capitale. Pour ces habitants déjà éprouvés par ce fléau croissant, chaque jour est une lutte contre l’inexorable.
Cet événement rappelle les défis de gestion des infrastructures et de protection de l’environnement auxquels la République Démocratique du Congo est confrontée. La promesse d’une capitale moderne semble glisser avec les terres rongées par l’érosion, tandis que l’inaction pourrait coûter cher en vies humaines comme en durabilité économique. Cette mobilisation locale mérite aujourd’hui une réponse à la hauteur des attentes.
Alors que l’érosion continue de progresser au fil des jours, la question demeure : comment la République Démocratique du Congo, dotée d’une richesse naturelle incommensurable, peut-elle laisser pareille désolation se transformer en désastre ? C’est une interrogation qui interpelle autant les décideurs politiques que chaque citoyen concerné par le sort de cette nation ambitieuse.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net