L’aéroport de Bunia, situé en Ituri, traverse en ce moment une phase critique en raison des travaux de réhabilitation et d’élargissement de sa piste, entrepris par l’entreprise Mont Gabaon. Ces travaux, débutés il y a quelques jours, ont entraîné une réduction significative du trafic aérien, impactant directement les compagnies et les passagers. La situation met en lumière les défis logistiques rencontrés par les infrastructures de transport en République démocratique du Congo.

Avec une piste partiellement opérationnelle mesurant actuellement 1200 mètres sur les 1850 mètres prévus, les compagnies aériennes telles que Busy Bee Congo, Mont Gabaon ou encore Ituri Airlines, ont dû adapter leurs opérations. Résultat : seules de petites avions porteurs peuvent desservir l’aéroport de Bunia. Les gros porteurs, quant à eux, ont été temporairement retirés du circuit. Cette réorganisation a des conséquences lourdes pour les voyageurs, qui se retrouvent souvent contraints de voyager sans bagages ou, dans certains cas, de perdre leur siège à bord en raison du manque de place.

Dimanche dernier, une dizaine de clients de la compagnie aérienne Mont Gabaon ont été contraints de rebrousser chemin, faute de sièges disponibles. Des frais imprévus liés à leur séjour prolongé, comme le logement et la restauration, ont suscité une vive colère parmi eux. Ces passagers dénoncent ce qu’ils décrivent comme une « escroquerie », exigeant un remboursement intégral des frais de billet ainsi que des dépenses annexes engagées.

Les tensions croissantes entre voyageurs et équipes d’accueil reflètent une profonde frustration, amplifiée par des solutions provisoires jugées insuffisantes. Pendant ce temps, la MONUSCO limite aussi ses allées et venues à l’utilisation d’hélicoptères pour le transport de son personnel, délaissant ses avions en raison des restrictions opérationnelles.

Dans ce contexte déjà tendu, certains usagers optent pour des alternatives terrestres ou lacustres. Ainsi, plusieurs préfèrent passer par l’Ouganda ou encore le Rwanda pour rejoindre d’autres villes congolaises comme Goma, Bukavu ou Kisangani.

Selon la Régie des Voies Aériennes (RVA), les travaux de réhabilitation, indispensables pour améliorer la desserte de cette région stratégique, ne devraient pas s’achever avant février 2025. La question reste donc posée : quelles mesures peuvent être prises pour minimiser l’impact de ces restrictions sur les voyageurs pendant cette période de transition ?

Ce segment d’actualité met en relief les défis auxquels fait face le réseau de transport aérien en RDC, un enjeu crucial pour relier des régions souvent isolées géographiquement. Ces événements rappellent également à quel point il est essentiel d’investir dans des infrastructures durables pour éviter de tels désagréments.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net