L’exhortation aux partis politiques pour un meilleur encadrement de leurs militants a pris une tonalité particulière après les incidents survenus lors de l’adresse du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, devant le Congrès. Jacquemain Shabani, Vice-Premier Ministre chargé de l’Intérieur, a vivement dénoncé ces comportements qu’il qualifie d’« inciviques et anti-républicains ». La scène, qui s’est déroulée au Palais du Peuple, a vu certains militants entonner l’hymne de leur parti en plein discours présidentiel, une attitude jugée inappropriée pour une tribune solennelle de la nation.
Lors de la réunion du Conseil des ministres, Jacquemain Shabani a rappelé avec fermeté l’obligation des chefs de partis de mieux encadrer leurs adhérents. Dans ses déclarations, il a souligné que ces comportements ne pourront pas être tolérés dans le cadre des manifestations publiques. « Ces actes viennent à l’encontre des exigences républicaines que nous nous devons de respecter dans une démocratie. Qu’il s’agisse de l’UDPS, de l’Unafec ou de toute autre formation politique, la loi doit prévaloir », a-t-il affirmé.
Ces propos s’inscrivent dans une mise en garde déjà réitérée précédemment lors d’un briefing conjoint avec le ministre en charge de la Communication et des Médias. Le VPM a rappelé la place centrale qu’occupent les textes réglementaires dans le fonctionnement des partis politiques en République Démocratique du Congo. Toute infraction de ce genre sera dorénavant sanctionnée, a-t-il averti.
Le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a pour sa part soutenu cette ligne de fermeté. Rappelant les dispositions du règlement intérieur, il a promis de sévir strictement contre de telles déviances lors des prochaines activités officielles. Ce dernier a insisté sur la nécessité de restaurer la solennité et le respect dû aux institutions de la République.
Cependant, cette situation n’est pas nouvelle. Depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, plusieurs épisodes semblables ont été rapportés. Ces incidents mettent à l’épreuve la capacité des partis politiques à s’engager dans un processus démocratique respectueux des règles et des institutions établies. Cela pose la question : peut-on préserver la dignité des instances nationales tout en garantissant la liberté d’expression des différents acteurs politiques ?
La gestion des comportements des militants demeure une problématique clé pour la consolidation de la démocratie en RDC. En multipliant les appels à l’ordre, le gouvernement semble déterminé à freiner ces dérives pour mieux aligner l’exercice du pluralisme politique avec les impératifs de l’État de droit.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd