Depuis quatre jours, un sit-in déterminé des conseillers communaux venus de diverses provinces de la République démocratique du Congo (RDC) se déroule devant la Primature à Kinshasa. Malgré les pluies abondantes et un quotidien de difficultés, ces élus locaux ne prévoient pas de quitter les lieux sans une réaction concrète de la Première ministre. Ils réclament une prise en charge équivalente à celle des députés et un cadre de travail fonctionnel pour l’exercice de leurs fonctions.
Alexandra Tshiama Mamba, conseillère élue de Lukonga, province du Kasaï-Central, témoigne de la mobilisation et de la détermination des manifestants : « Nous restons ici jusqu’à ce que la Première ministre signe les accords permettant d’apporter des solutions à nos revendications. Des protocoles d’accord ont été proposés, mais tant qu’ils ne sont pas formellement validés, nous ne partirons pas. »
Les conseillers communaux, des organes délibérants dans leurs juridictions, s’insurgent contre le manque de reconnaissance et de moyens. Parmi leurs revendications, l’organisation d’élections pour officiellement désigner les bourgmestres constitue un point majeur. Actuellement en collaboration avec des bourgmestres nommés, les décisions des conseillers demeurent souvent sans exécution, faute d’un cadre administratif adéquat.
La demande de prise en charge financière est également au cœur de leur mouvement. « Nous avons été élus le même jour que le Président de la République et les députés nationaux. Pourtant, eux reçoivent un soutien du Gouvernement et nous sommes totalement négligés. Nous représentons pourtant une première expérience démocratique dans nos fonctions », insiste Alexandra Tshiama.
Réunis à Kinshasa, ces élus expriment leur désarroi face à des promesses non tenues, illustrant les tensions qui émaillent encore les rouages de la décentralisation dans ce vaste pays. Jusqu’à présent, la Primature n’a apporté aucune réponse officielle, laissant ces représentants locaux sous le ciel tourmenté de la capitale. Alors, la question se pose : combien de temps faut-il pour que la voix des élus locaux trouve enfin une oreille attentive dans les hautes sphères ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net