Depuis des années, les matchs de football en République Démocratique du Congo suscitent une ferveur sans pareille, mais également des débordements malheureux. À ce titre, la récente opposition entre l’AS Vita Club et l’Etoile du Kivu a fait bien plus que vibrer la sphère sportive nationale. Les évènements consécutifs au coup de sifflet final ont provoqué une onde de choc qui a conduit la Commission de la Linafoot à trancher lourdement.
Lorsque l’arbitre a mis fin à la rencontre ayant vu les Moscovites s’imposer sur un score de 2-0, des scènes de chaos ont éclaté sur le terrain. Selon le communiqué officiel de la Commission, un stadier de l’AS Vita Club aurait porté un coup violent au gardien de l’Étoile du Kivu, Bambela Bangonda, déclenchant un tumulte où des supporters excités de Vita Club ont envahi la zone neutre et l’aire de jeu. Les joueurs de l’Étoile du Kivu, en position défensive, n’ont eu d’autre choix que de se protéger comme ils pouvaient. Ces incidents regrettables jettent une ombre indélébile sur les efforts de la Linafoot pour promouvoir un football pacifique en République Démocratique du Congo.
Le verdict de la commission de gestion est tombé : l’AS Vita Club conserve sa victoire sur le terrain, mais doit faire face à des polémiques brûlantes et des sanctions exemplaires. Outre l’homologation du résultat, le club Kinois devra jouer ses deux prochains matchs à huis clos, payer une amende de 5 000 dollars et couvrir les réparations et préjudices causés durant cet épisode houleux. La Linafoot avertit toutefois qu’en cas de récidive, des mesures plus drastiques pourraient être adoptées.
Ces scènes mettent en lumière une problématique profonde : jusqu’où faut-il aller pour contenir l’engouement et l’extrême passion des supporters ? Ce huis clos, s’il punit les débordements, prive également le football congolais de son essence – la communion entre les joueurs et leurs fans. Par ailleurs, ces événements soulignent également la nécessité d’un renforcement de la sécurité autour des matchs afin d’éviter de telles situations.
Ce nouvel épisode montre que bien que le football reste un espace d’expression et de passion pour des millions de Congolais, il doit également demeurer un espace respectueux et sécurisé. Alors que l’AS Vita Club souffle après la conservation de sa victoire, les Banas Mbongo savent désormais que la tolérance zéro s’impose pour leur avenir sportif. La question reste ouverte : comment faire pour canaliser les émotions exacerbées tout en préservant l’âme vibrante du football en RDC ?
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: footrdc.com