La Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) est de nouveau sous les projecteurs suite à une problématique qui dure depuis des années : celle des agents ayant dépassé l’âge légal de la retraite mais contraints de poursuivre leurs fonctions faute d’indemnités de sortie. Jeudi 12 décembre, une délégation syndicale de la SNCC, menée par Jenny Luta, directrice des ressources humaines, s’est rendue auprès du vice-Premier ministre chargé des Transports, Jean-Pierre Bemba Gombo, pour tenter d’obtenir des réponses à ce casse-tête.
Lors de cette rencontre, les syndicalistes ont rappelé que certains agents, pourtant éligibles au départ à la retraite depuis plus de dix ans, sont toujours en poste. Un fait préoccupant, surtout pour les employés dépassant parfois les 75 ans. La cause ? L’absence de fonds nécessaires pour payer leurs indemnités, un blocage attribué notamment à des sommes logées à Afriland Bank, actuellement sous tutelle publique. En octobre dernier déjà, un premier échange avec le ministre des Transports avait permis d’esquisser une possibilité : une facilitation auprès de la Banque centrale du Congo en vue de libérer ces fonds. Malheureusement, depuis, aucune avancée notable n’a été enregistrée.
La réunion de décembre semble toutefois avoir apporté une lueur d’espoir. Jean-Pierre Bemba a réitéré son engagement à poursuivre les négociations, non seulement avec la Banque centrale du Congo, mais également avec le ministère de la Justice. L’objectif ? Trouver une solution avant la date limite du 31 décembre 2024, fixée pour le recouvrement des fonds. Une échéance qui, si elle est respectée, pourrait enfin permettre à ces agents de bénéficier d’une retraite méritée après tant d’années de labeur prolongé.
Pour la SNCC et ses employés, ce dossier est bien plus qu’une simple question administrative : il est le reflet d’une gestion problématique des ressources humaines au sein des entreprises publiques en République démocratique du Congo (RDC). Alors que la SNCC joue un rôle crucial dans le développement économique du pays, ses dysfonctionnements sapent à la fois le moral de ses employés et son efficacité globale.
Avec cette promesse de poursuite des discussions, les agents de la SNCC pourront-ils enfin entrevoir une issue à cette situation difficile ? Ce cas met en lumière les défis plus larges de la modernisation des entreprises publiques en RDC et soulève des questions essentielles sur la gouvernance des institutions économiques. Reste à savoir si les engagements pris par le vice-Premier ministre déboucheront enfin sur des actes concrets, offrant ainsi un soulagement bien mérité à ces travailleurs, au bord de la fatigue, mais toujours en quête d’une reconnaissance légitime.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
