Lubumbashi tremble sous l’impact d’une grève générale et sèche déclenchée ce jeudi 11 décembre 2024 par le personnel de l’Institut Supérieur Pédagogique (ISP). Réunis en Assemblée générale, les enseignants, chefs de travaux, assistants et personnel administratif de cet établissement public expriment leur frustration sur le non-respect des accords de Bibwa 1 et 2 par le gouvernement congolais.
Jean-Paul Kifungo, vice-président de la délégation syndicale de l’ISP Lubumbashi, a annoncé sans équivoque l’entrée en grève en ces termes : « Considérant le mouvement de grève du banc syndical de l’enseignement supérieur, universitaire et recherche scientifique déclenché depuis le 9 décembre 2024, considérant le mot d’ordre lancé par le banc syndical auquel le personnel de l’ISP Lubumbashi appartient de droit, […] nous déclenchons, à dater de ce jour, une grève générale et sèche pour une durée indéterminée et restons ouverts à tout dialogue au travers de notre hiérarchie syndicale. »
Cette initiative marque un tournant dans l’année académique 2024-2025, étant la première grève enregistrée dans la région du Katanga pour les établissements publics de l’enseignement supérieur et universitaire. Les revendications portent principalement sur la non-mécanisation de 70 % des unités, privant ainsi les personnels concernés de salaire et de primes institutionnelles. Une situation stagnante, malgré les négociations déjà menées par le gouvernement lors de la fin de la précédente grève générale en janvier 2022.
Le contexte national est tout aussi tendu. Des syndicats emblématiques comme le SYNACASS dénoncent le statu quo autour des revendications sociales des enseignants et personnels universitaires. Que ce soit à travers les accords de Bibwa 1 ou Bibwa 2, la situation demeure marquée par un mépris apparent des engagements pris par les autorités congolaises. La colère ne cesse de monter dans les milieux académiques, et l’ISP Lubumbashi n’est qu’une pièce du vaste puzzle de mécontentement.
Cette grève illimitée relance également un débat crucial sur la gestion sectorielle et les priorités gouvernementales au moment où le pays traverse une période de crise économique et politique. Dans un environnement où l’enseignement supérieur est supposé jouer un rôle de levier pour le développement national, de tels mouvements de grève soulignent les urgences d’une réforme en profondeur.
Alors que Lubumbashi attend une réaction officielle des autorités, la question essentielle reste : combien de temps encore les enseignants devraient-ils lutter pour obtenir ce qui leur est dû ? La réponse, pour l’instant, reste en suspens.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd