La République démocratique du Congo (RDC) franchit une nouvelle étape technologique dans la gestion de ses ressources et de son territoire. Le ministre de la Recherche scientifique et innovation technologique, Gilbert Kabanda, a confirmé devant les sénateurs une procédure en cours pour l’acquisition d’un satellite propre à la nation. Cette avancée stratégique, soutenue par un crédit de vingt millions de dollars provenant des fonds Sicomines (contrats chinois), pourrait transformer la manière dont la RDC exploite et gère ses ressources naturelles.
Mais pourquoi un satellite, et pourquoi maintenant ? Lors de la plénière tenue mardi 10 décembre au Sénat, le ministre a répondu aux préoccupations soulevées par le sénateur Michel Lingepo concernant la cartographie du pays – un outil fondamental pour un territoire aussi vaste et riche en ressources que la RDC. Selon M. Kabanda, l’Institut géographique du Congo (IGC) dispose déjà de plusieurs cartes utiles, comme celles des tribus, des cours d’eau et de la faune et flore. Toutefois, le manque de moyens financiers a paralysé certaines activités de l’IGC, notamment la photogrammétrie aérienne, faute d’avions adéquats.
Une autre ombre au tableau soulevée par le ministre est l’absence de numérisation des données cartographiques existantes. « Il est urgent de protéger ces informations cruciales sous format numérique, mais les moyens financiers manquent cruellement », a-t-il déclaré, insistant sur la vulnérabilité actuelle de ces ressources vitales. L’acquisition d’un satellite répondrait directement à ce manque, en offrant non seulement une meilleure cartographie mais aussi des perspectives élargies dans des domaines tels que la météorologie, la surveillance environnementale et la gestion des catastrophes.
Avec ce projet ambitieux, la RDC annonce ses intentions de rejoindre le cercle, encore restreint, des nations africaines investissant dans les technologies spatiales. En s’équipant de ce satellite, le pays pourrait non seulement améliorer sa gestion interne mais également accroître son influence sur la scène internationale. Cette initiative soulève néanmoins des questions sur la gestion des fonds et les retombées concrètes pour l’ensemble de la population. Le gouvernement saura-t-il démontrer que cette innovation sera mise au service du développement national ?
Au-delà des défis, cette perspective offre une lueur d’espoir pour une RDC plus connectée et tournée vers l’avenir. Comme l’a rappelé Kabanda, chaque pas, aussi petit soit-il, peut dessiner un grand chemin vers une souveraineté technologique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net