Mardi dernier, à Goma, le gouverneur de la province du Nord-Kivu, le général-major Peter Cirimwami, s’est engagé à rétablir une distinction nette entre journalistes professionnels et « manipulateurs des réseaux sociaux. » Cette déclaration, formulée lors d’une rencontre avec Diary Ndeye Ba, représentante de Reporters sans frontières (RSF) en charge des projets pour l’Afrique subsaharienne, met en lumière une problématique cruciale dans le paysage médiatique actuel : la désinformation omniprésente.
Au cours de cette audience, Peter Cirimwami a souligné l’importance de l’identification claire des journalistes via des cartes de presse. Une telle mesure, selon lui, permettrait de protéger la crédibilité des professionnels de l’information tout en limitant l’influence d’individus qui, selon ses propres termes, purgent de « fausses informations » sur les plateformes numériques.
Diary Ndeye Ba, pour sa part, a détaillé les discussions ayant porté sur les conditions de travail des journalistes dans la province du Nord-Kivu. Un point central de ces échanges était la problématique de la désinformation et la présence de faux acteurs dans le paysage médiatique, qui fragilisent considérablement l’image des authentiques journalistes. Elle a également abordé la nécessité d’une « politique de proximité » : un dialogue renforcé entre autorités et médias locaux, souhaitant ainsi créer un pont de compréhension et de coopération.
Reporters sans frontières a exprimé sa volonté de soutenir des projets visant à améliorer les conditions de travail des journalistes au Nord-Kivu. L’organisation entend aussi encourager une meilleure communication institutionnelle, clé pour instaurer un climat de confiance mutuelle.
Dans une région comme le Nord-Kivu, lourdement frappée par des crises sécuritaires et sociales, garantir une presse libre et professionnelle est plus que jamais essentiel. Ce rôle institutionnel de clarification et d’établissement de distinctions ne pose-t-il pas la question plus large de la responsabilité partagée entre gouvernants et citoyens dans la lutte contre les fausses informations? À terme, cette initiative pourrait renforcer non seulement la crédibilité de la presse congolaise, mais aussi la qualité de l’information diffusée dans la province.
Cette rencontre illustre à nouveau les efforts qui doivent être consentis pour garantir une information de qualité en République démocratique du Congo, tout en mettant en lumière la persistance des défis auxquels les journalistes congolais font face. Dans cette optique, l’initiative du général-major Peter Cirimwami ouvre un débat nécessaire et prometteur.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net