La République Démocratique du Congo (RDC) prend des initiatives audacieuses pour réduire sa dépendance aux importations de poisson, tout en contribuant à l’autonomisation des femmes. À la tête de cette transformation figure l’École de Projets, qui a lancé un programme novateur en octobre dernier, axé sur l’élevage de poissons à domicile. Une démarche qui ne répond pas uniquement à des défis économiques mais touche aussi des enjeux sociaux cruciaux.
Mardi 10 décembre, dans le district de la Tshangu à Kinshasa, ce programme s’est officiellement déployé avec des séances de formation intensives dispensées par des professionnels de la pisciculture. Pendant une semaine, les bénéficiaires, en majorité des femmes, sont initiées aux bases de l’aquaculture. Des techniques telles que la construction de bassins, la gestion sanitaire des poissons ou encore l’utilisation de méthodes simples et adaptées aux réalités locales sont enseignées. Une opportunité unique pour ces femmes de se reconvertir ou de diversifier leurs sources de revenus.
Le programme commence déjà à porter ses fruits. Les premières femmes formées ont non seulement réussi à appliquer les compétences acquises, mais certaines sont devenues elles-mêmes formatrices. Cette initiative donne à ces femmes un moyen de subvenir aux besoins de leurs familles tout en contribuant à la lutte contre l’insécurité alimentaire qui sévit dans certaines régions du pays. « Cela nous permet de nous sentir utiles et de contribuer activement au bien-être de notre communauté. Cela change vraiment nos vies », confie une participante enthousiaste, désormais ambassadrice de cette innovation.
L’École de Projets va plus loin qu’une simple formation. Elle travaille sur un objectif stratégique : renforcer l’indépendance alimentaire de la RDC. « En réduisant les importations de poisson, nous stimulons l’économie locale et créons des opportunités d’emploi tout en soutenant la durabilité des ressources alimentaires », explique Pascal Mubiala, coordonnateur du programme. C’est donc un projet qui lie l’autonomisation individuelle à des retombées collectives dans une logique de durabilité.
Ce programme illustre une vision globale où économie, sécurité alimentaire et autonomisation sociale se croisent. Et alors que la RDC s’emploie à relever les défis d’une dépendance alimentaire persistante, de telles initiatives sont applaudies comme autant de pas vers une autosuffisance durable. La capitale en est désormais le théâtre, mais l’enjeu, lui, résonne bien au-delà des frontières de Kinshasa.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd