Lundi 8 décembre, un sit-in a été organisé devant la Primature par un collectif de députés honoraires de la troisième législature. Ces anciens élus, représentant la législature 2018-2023, réclament avec insistance le paiement intégral de leurs indemnités de sortie. Un montant totalisé à environ 35 milliards de francs congolais (soit près de 12,3 millions USD), dont seulement 12 % ont été versés.
Cette mobilisation, marquée par la remise d’un mémorandum à la Première ministre, dénonce un traitement jugé négligeant de leur dossier. Selon Willy Bolio, porte-parole du groupe, cette indemnité n’est pas une faveur, mais bien un droit inscrit dans la réglementation en vigueur sur les institutions congolaises. Dans leur plaidoyer, ces anciens députés exigent le versement du reliquat, comprenant également des titres de voyage, et demande une réponse avant la fin de la semaine.
Le collectif rappelle un incident mémorable lors d’une précédente plénière de l’Assemblée nationale. À cette occasion, Vital Kamerhe, président de la Chambre basse, avait publiquement annoncé que ces fonds étaient déjà disponibles en banque… Ce qui n’était que partiellement vrai. En réalité, seuls 12 % du montant attendu avaient été libérés. Cette déclaration, perçue comme un manque de respect envers leurs revendications, n’a qu’intensifié leur frustration.
Outre la revendication financière, ce sit-in symbolise le désarroi et la colère croissante face à ce qu’ils considèrent être une injustice flagrante. Avec la fin d’année en ligne de mire, ces anciens élus préviennent : d’autres actions d’envergure pourraient suivre si leurs droits ne leur sont pas rendus dans les délais impartis.
Cette situation soulève de nombreuses questions : pourquoi un tel retard alors que les deux chambres du Parlement confirment leur accord ? Comment expliquer une telle lenteur administrative ? Une fois de plus, cette affaire met en lumière des carences structurelles dans la gestion des finances publiques en République démocratique du Congo.
Les prochaines semaines s’annoncent décisives. La réaction – ou l’inaction – du Gouvernement face à cet ultimatum pourrait bien enflammer une revendication qui ne cesse de prendre de l’ampleur. En attendant, ces « veilleurs de la justice » maintiennent leur posture, déterminés à obtenir gain de cause et prêts à tout pour être entendus.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net