Lors d’une session marquante au Conseil de sécurité de l’ONU ce lundi, Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la République Démocratique du Congo (RDC), a tenu un discours sans équivoque contre le Rwanda. Elle a dénoncé l’inaction de ce dernier dans le cadre du mécanisme de vérification ad hoc renforcé visant à veiller au respect du cessez-le-feu dans l’Est du pays, une région en proie à de nombreux conflits.
La ministre congolaise, visiblement exaspérée, a souligné que « depuis 34 jours, le fonctionnement du mécanisme de vérification est entravé par l’absence des experts rwandais », mettant en exergue le manque de volonté affiché par Kigali de respecter les engagements pris dans l’accord de Luanda. Ce dispositif, lancé à Goma le 5 novembre dernier, inclut des experts angolais, congolais et rwandais et a pour mission cruciale de superviser un cessez-le-feu en vigueur depuis le 4 août.
Cependant, selon Thérèse Kayikwamba Wagner, le Rwanda aurait non seulement négligé ses devoirs dans le processus de paix, mais aurait activement participé à des agressions sur le territoire congolais. Elle a fermement accusé Kigali d’appuyer les actions déstabilisatrices du M23, notamment par la présence illégale de plus de 4 000 militaires rwandais opérant activement en RDC. Des actes tels que les bombardements, les massacres de civils et les pillages de ressources naturelles sont dénoncés comme des violations flagrantes des normes internationales.
En rappelant des atrocités récentes, la ministre a dressé un tableau sombre de la situation. « Le massacre de Kishishe, le bombardement d’un camp de déplacés à Mugunga l’année dernière, et le meurtre tragique d’écoliers à Luofu dimanche dernier révèlent des intentions d’épuration ethnique », a-t-elle déclaré, suggérant que ces actes traduisent une tentative de remodeler la carte démographique et sociale des zones sous influence du M23, sapant ainsi les structures locales.
Malgré ce contexte alarmant, la RDC ne renonce pas à sa quête de paix. Réitérant l’importance du processus de Luanda, conduit sous la médiation du président angolais João Lourenço, le gouvernement congolais s’engage dans la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et demande le retrait immédiat des troupes rwandaises de son territoire.
Dans un appel vibrant au Conseil de sécurité de l’ONU, Thérèse Kayikwamba Wagner a conclu : « Il est impératif que ce Conseil exige fermement le respect des engagements pris par toutes les parties et soutienne avec détermination le processus de Luanda, afin de mettre fin à une tragédie humanitaire aggravante. » Ces déclarations soulignent une urgence pressante dans un conflit qui menace la stabilité non seulement de la RDC, mais de toute la région des Grands Lacs.
Avec ces fortes réclamations, la RDC aspire à mobiliser davantage la communauté internationale dans une quête de paix durable. En attendons, les populations touchées continuent de subir les affres d’une crise humanitaire sans précédent.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd