Les travaux de construction de la route Kananga-Kalambambuji, un projet phare visant à désenclaver le Kasaï Central et à stimuler son développement économique, sont au cœur de l’attention. Relancés par le ministre des Travaux Publics Alexus Gisaro, ces travaux bénéficient désormais d’un soutien affirmé du président Félix Antoine Tshisekedi. Un message d’espoir confirmé par le gouverneur de la province, Joseph-Moïse Kambulu, lors d’un récent point de presse à Kananga, après son retour de la 11ᵉ conférence des gouverneurs tenue à Kalemie.
Dans une déclaration encourageante, le gouverneur a salué « le ferme engagement du numéro un du pays pour l’accélération des travaux, dont la fin fera le bonheur des Centrekasaïens ». Cet engagement présidentiel s’est manifesté par une révision à la hausse du financement initialement prévu dans le contrat : une enveloppe annuelle de 40 millions de dollars pour 32 kilomètres, jugée insuffisante, a été revue à la suite des discussions entre le gouverneur et le chef de l’État.
L’entreprise chinoise Sinohydro, en charge du chantier, progresse malgré les défis. Selon le gouverneur Kambulu, elle a terminé la construction de sa base vie, ouvert une piste sur plusieurs kilomètres et prépare actuellement du matériel pour le concassage des matériaux. « Malgré les mains noires internes qui tentent de saboter ce projet, la détermination du président de la République reste intacte pour offrir cette route Kananga-Kalambambuji au peuple Centrekasaïen », a ajouté le gouverneur.
Cependant, la perception sur le terrain est contrastée. Les opérateurs économiques, regroupés au sein de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), émettent des doutes sur la portée réelle de ces efforts. Édouard Makenga, président de la FEC au Kasaï Central, n’a pas mâché ses mots : « Ce qui se fait sur le terrain ressemble à une aventure. Nous sommes déçus. Il n’y a pas de réelle volonté pour nous offrir cette route, pourtant essentielle pour désenclaver la province et, au-delà, le centre du pays. » Quant à Jean Assaka Tshumbe, vice-président de la FEC, il a critiqué les termes du contrat, qui ne prévoient l’asphaltage que de 15 kilomètres sur les 230 envisagés.
Ce projet d’envergure symbolise à la fois les espoirs d’un désenclavement attendu depuis des décennies et une impatience grandissante face aux lenteurs et obstacles rencontrés. Alors que le Kasaï Central aspire à une meilleure connectivité et à une impulsion économique, la route Kananga-Kalambambuji demeure un test crucial pour les autorités et les entreprises impliquées. Les semaines à venir s’annoncent déterminantes pour l’avenir de ce chantier ambitieux, véritable baromètre des efforts de développement en République démocratique du Congo.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
