La séance plénière de ce lundi 9 décembre 2024, au Sénat de la République démocratique du Congo, s’annonce cruciale pour le contrôle parlementaire. Selon un communiqué signé par la rapporteure de la Chambre haute, la sénatrice Néfertiti Ngudianza Bayokisa Kisula, les débats porteront notamment sur deux questions orales adressées à des membres clés du gouvernement.
Le vice-premier ministre du Plan et de la Coordination de l’aide au développement, Guylain Nyembo, devra répondre à l’honorable Célestin Vunabandi sur l’état actuel du processus de planification en RDC. Par ailleurs, le ministre de la Recherche scientifique et innovation technologique, Gilbert Kabanda, sera interpellé par l’honorable Michel Lingepo au sujet de la cartographie géographique du pays. Ces thématiques mettent en lumière des enjeux cruciaux concernant le développement du pays dans un contexte complexe marqué par des défis à la fois institutionnels et logistiques.
Cette plénière s’inscrit totalement dans la mission constitutionnelle du Sénat qui, en vertu de l’article 138, dispose de plusieurs outils pour exercer son contrôle. Parmi ceux-ci, on retrouve les questions orales, les interpellations et les commissions d’enquête qui visent à garantir un suivi rigoureux des politiques et actions menées par l’exécutif.
En marge de cette plénière, le Sénat a également marqué un moment fort en autorisant la 87ème prorogation de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Lors du vote organisé samedi au Palais du peuple à Kinshasa, 75 sénateurs ont participé, et une large majorité de 72 votes en faveur a validé cette mesure exceptionnelle. Selon les déclarations faites par Jean-Michel Sama, président de la Chambre haute, cet état de siège, prorogé tous les quinze jours depuis sa mise en place, reste impératif dans un contexte où les forces armées continuent leurs opérations pour neutraliser les groupes armés déstabilisant l’Est du pays.
Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a défendu ce régime d’exception en expliquant que les prorogations visent à renforcer les efforts menés sur le terrain et à permettre une meilleure coordination entre les institutions. Pour leur part, certains sénateurs, dont Christophe Lutundula, ont exigé des rapports détaillés sur les résultats obtenus, soulignant l’importance de la transparence et de la redevabilité dans un tel contexte.
La République démocratique du Congo demeure confrontée à des tensions sécuritaires persistantes, et ces débats au Sénat reflètent à la fois l’importance du contrôle parlementaire et les défis que doit affronter l’État pour restaurer la paix et la stabilité dans les zones touchées. Ces évolutions illustrent les dilemmes auxquels le pays est confronté dans sa quête d’équilibre entre fermeté institutionnelle et nécessité de résultats concrets.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net