À Goma, dans le Nord-Kivu, la situation dans le camp des déplacés Don Bosco soulève de vives inquiétudes. Selon les responsables de ce site, au moins une personne âgée décède chaque semaine. Un chiffre alarmant qui met en lumière les conditions de vie précaires auxquelles sont confrontées les 26 750 personnes hébergées dans ce camp, dont 3 % appartiennent au troisième âge.
Justin Kamana, président des déplacés, a livré un témoignage poignant sur ce qu’il qualifie de drame humanitaire. « Hier, nous avons perdu un vieux et la semaine passée un autre. Par mois, nous perdons au moins 7 à 8 personnes », révèle-t-il. Ces pertes sont attribuées à l’incapacité des personnes âgées à supporter les rudes conditions du camp : manque de nourriture, abris délabrés laissant passer la pluie, et une exposition constante aux intempéries.
Ces conditions résultent directement du conflit armé actuel qui pousse des milliers de familles à fuir leurs villages. Ces déplacés, déjà vulnérables, se retrouvent plongés dans une précarité extrême. Les responsables du site demandent avec insistance l’instauration d’une paix durable. « Il faut protéger ces vies fragiles avant qu’il ne soit trop tard, particulièrement celles des personnes âgées », ont-ils plaidé, soulignant l’urgence de la situation.
Alors que la communauté internationale et les autorités congolaises peinent à stabiliser la région, ce drame quotidien demeure un appel criant à une action humanitaire renforcée et à des efforts pour ramener la sécurité en République démocratique du Congo. À chaque décès, c’est une histoire et un pan de mémoire collective qui s’éteignent, témoignant du coût humain de ce conflit prolongé.
Ce camp est le miroir d’un problème plus large en RDC, où les populations déplacées payent un lourd tribut à l’instabilité chronique. La paix, tant espérée, apparaît comme la solution essentielle pour restaurer la dignité et protéger les vies humaines dans une région immergée dans la douleur et l’incertitude.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net