Une crise sanitaire inquiète la population de la zone de santé de Panzi, dans la province du Kwango, en République démocratique du Congo. Entre le 24 octobre et le 5 décembre, 406 cas d’une maladie non identifiée ont été signalés, touchant en majorité les enfants âgés de 0 à 14 ans, qui représentent 64,3 % des cas. Les chiffres révélés par l’Organisation mondiale de la Santé sont alarmants : parmi les 31 décès recensés, 71 % concernent des enfants de moins de 15 ans, et près de 55 % des victimes sont âgées de moins de cinq ans.
Cette maladie mystérieuse se manifeste par des symptômes tels que fièvre, maux de tête, toux, écoulement nasal et douleurs corporelles. Elle frappe particulièrement durement une région rurale et enclavée, où les efforts de réponse sont compliqués par la saison des pluies et l’insécurité alimentaire croissante. La malnutrition sévère contribue à aggraver les cas graves, tandis que les conditions de vie précaires et la faible couverture vaccinale amplifient la vulnérabilité des habitants.
Jusqu’à présent, l’épidémie a ravagé neuf des 30 aires de santé de la zone, avec une concentration marquée à Tsakala Panzi, Makitapanzi et Kanzangi, où près de 96 % des cas ont été signalés. Les décès sont souvent liés à des symptômes graves, tels que des difficultés respiratoires, une anémie ou des signes de malnutrition aiguë. Ces éléments traduisent des problèmes structurels profonds couplés à un accès insuffisant aux services de santé de base, alerte l’OMS.
Pour faire face à l’épidémie, des équipes de réponse rapide ont été déployées afin de mener des enquêtes, traiter les patients et envoyer des échantillons à Kinshasa pour des analyses. Les recherches visent à déterminer si des pathologies comme la pneumonie, la grippe, la rougeole, la COVID-19 ou le paludisme pourraient être à l’origine des cas. Par ailleurs, des initiatives de sensibilisation communautaire et de mobilisation sont en cours pour encourager une prise en charge précoce des personnes suspectées.
Cependant, les efforts de riposte sont rendus complexes par des défis logistiques et organisationnels : la zone est éloignée, nécessitant jusqu’à 48 heures de route pour atteindre Kinshasa. Les infrastructures de transport dégradées et les pénuries médicales freinent également les interventions. Face à ces difficultés, l’OMS souligne l’importance d’une coordination accrue, tant au niveau national qu’international, pour maîtriser cette épidémie et en réduire l’impact sur la population locale. La situation à Panzi illustre cruellement les nombreux défis auxquels la République démocratique du Congo est confrontée en matière de santé publique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd