Kinshasa, une ville bouillonnante de vie et d’effervescence, est également en proie à des défis urbains majeurs. La multiplication des embouteillages, les constructions anarchiques et une insalubrité galopante étouffent peu à peu la capitale congolaise. Ces constats ont conduit l’Assemblée nationale, sous la présidence de Vital Kamerhe, à créer une commission ad hoc, présidée par l’ancien Premier ministre Matata Ponyo. Après 20 jours d’intenses travaux, la commission a rendu son rapport, riche en recommandations ambitieuses.
Parmi les solutions majeures proposées figurent la promotion de modes de transport alternatifs tels que le vélo et la marche. Ces options, trop souvent négligées dans les métropoles africaines, pourraient bien être une lueur d’espoir pour désengorger les routes saturées de Kinshasa. En effet, l’aménagement de pistes cyclables sécurisées et d’espaces piétons dans les zones urbaines denses est l’une des recommandations phares avancées par les membres de la commission. En réduisant l’usage des véhicules individuels, ces mesures pourraient avoir un impact conséquent sur la fluidité du trafic tout en contribuant à la réduction de la pollution atmosphérique.
Cependant, la lutte contre les embouteillages ne saurait se limiter à encourager la marche et le cyclisme. Le rapport insiste également sur la nécessité d’un cadre institutionnel renforcé, d’une gouvernance efficace et d’un financement stable pour accompagner ces réformes. Une révision du cadre légal est également suggérée, avec l’introduction de sanctions dissuasives envers les conducteurs indisciplinés, ainsi que des mécanismes anti-corruption solides, destinés à garantir la transparence des infrastructures transport routier.
Les causes du problème, bien identifiées par la commission, sont profondément enracinées : pression démographique croissante, urbanisation rapide, et surtout l’absence d’un système de transport en commun efficace. À cela s’ajoutent des routes sous-dimensionnées et mal entretenues, exacerbées par l’indiscipline des conducteurs face au code de la route.
Pourtant, l’impact de ces lacunes va bien au-delà des bouchons interminables. Elles se traduisent également par des coûts exorbitants pour les usagers, tant en carburant qu’en maintenance des véhicules, une baisse de la productivité des travailleurs due à des déplacements chronophages, mais également une pollution atmosphérique accrue qui sape peu à peu la qualité de vie des Kinois.
Alors, que faire pour garantir la mise en œuvre effective de ces recommandations ? La commission propose plusieurs pistes concrètes : des campagnes éducatives via les médias et les écoles pour éveiller les consciences, ainsi que l’introduction de systèmes modernes, comme des solutions intelligentes de signalisation. En outre, la collaboration avec le secteur privé pourrait fournir des solutions innovantes tout en allégeant la pression financière sur les infrastructures publiques.
Le « triangle de la mort » – insalubrité, constructions anarchiques, et embouteillages – dénoncé par Vital Kamerhe, semble désormais bien cartographié. La balle est désormais dans le camp des décideurs pour transformer ces recommandations en actions concrètes. L’avenir de Kinshasa dépendra largement de leur capacité à surmonter ces défis colossaux et à redessiner une ville à la hauteur des aspirations de ses habitants.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
