Face à une crise humanitaire grandissante, la société civile du secteur de Bapere, dans la province du Nord-Kivu, tire la sonnette d’alarme. Plus de cinq mille déplacés vivent dans des conditions précaires, dispersés entre les localités de Mangurejipa, Kambau et Njiapanda. Cette situation alarmante trouve ses origines dans les attaques perpétrées par les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) il y a six mois, contraignant des milliers d’habitants à fuir leurs villages.
Dans un mémorandum adressé au gouverneur et aux partenaires humanitaires, la société civile met en lumière le quotidien insoutenable de ces déplacés. Perdus entre des familles d’accueil ou laissés sans abri, ces individus manquent de ressources essentielles comme la nourriture, l’eau potable et les médicaments. À cela s’ajoute un cadre de vie insalubre : l’absence de latrines force ces personnes à faire leurs besoins en pleine nature, amplifiant ainsi les risques sanitaires.
Outre cette détresse, le triste constat de l’abandon de 76 des 141 villages du secteur de Bapere illustre l’ampleur de ce drame. L’afflux massif des déplacés a également mis à rude épreuve les infrastructures locales : des bornes fontaines, vitales pour l’approvisionnement en eau, sont désormais hors service, contraignant ces familles à puiser dans des sources non entretenues. Cette situation favorise l’émergence de maladies hydriques, aggravant une précarité déjà critique.
Le chef du secteur de Bapere ne ménage pas ses efforts et appelle à une intervention urgente. Des vivres, des abris provisoires, des médicaments et la construction de nouvelles latrines figurent parmi ses priorités. Une réponse coordonnée et immédiate est nécessaire pour endiguer cette spirale de souffrance et restaurer un semblant de dignité à ces compatriotes en détresse.
Cette crise, malheureusement loin d’être unique, met en lumière les défis humanitaires qui caractérisent de nombreuses régions de la République démocratique du Congo. Alors que d’autres localités dans le pays font face à des crises similaires, la question se pose : pouvons-nous continuer à regarder ailleurs ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net