La 24ᵉ réunion du Conseil des ministres tenue à Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika, a mis en lumière un grave problème qui secoue la vie quotidienne des habitants de Kinshasa : les embouteillages, exacerbés par les récentes mesures expérimentales de circulation à sens unique. La Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, dans une volonté évidente d’apaisement, a ordonné une évaluation approfondie de ces initiatives controversées.
Afin de garantir aux Kinois et Kinoises une saison des festivités de fin d’année sans entraves majeures, Madame la Première ministre a demandé à ce que les conséquences de l’application de ces mesures soient minutieusement examinées. Bien que prévues pour une meilleure fluidité à long terme, les ajustements temporaires ont provoqué un triple effet non désiré : des embouteillages plus massifs, des trajets prolongés et des hausses exorbitantes des tarifs de transport en commun. « Les autorités concernées devront maintenant évaluer les impacts de cette expérimentation », a-t-elle souligné, insistant sur la nécessité d’un retour à des conditions de circulation plus sereines.
En complément, Judith Suminwa a également abordé une autre problématique capitale. Le contrôle technique des véhicules, attendu avec impatience par les autorités provinciales, doit selon elle être accompagné d’une campagne de sensibilisation claire. Ce double effort – préventif et éducatif – vise à réduire les tracasseries routières provoquées par des démarches administratives encore méconnues ou inadaptées aux réalités quotidiennes des habitants.
Avant cet appel à l’action immédiate, le Président Félix-Antoine Tshisekedi avait déjà lancé un signal d’alerte. Lors de la 22ᵉ réunion du Conseil des ministres, tenue le 15 novembre 2024 au Centre financier de Kinshasa, il avait exhorté les initiateurs des programmes de décongestion routière à perfectionner leurs stratégies pour améliorer la mobilité urbaine de la capitale.
Ces mesures, émanant de la Commission nationale de prévention routière (CNPR) et d’autres services étatiques, incluent une présence accrue des forces de l’ordre aux intersections clés et la mise en place de la circulation alternée. Toutefois, elles se heurtent à une désapprobation manifeste. Les Kinois, conducteurs ou simples usagers, dénoncent leur inefficacité immédiate, signalant qu’elles aggravent au contraire les problèmes de trafic qu’elles prétendaient atténuer.
La situation pose une question essentielle : à quel point les politiques actuelles considèrent-elles les problématiques réelles vécues par la population ? Les mois à venir permettront peut-être de répondre à cette interrogation, à condition que les recommandations précitées aboutissent à des solutions équilibrées et adaptées. Kinshasa, véritable poumon économique de la République Démocratique du Congo, mérite mieux qu’un système routier défaillant. Affaire à suivre.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd